𓎛𓇉𓄿𓋳 (lire ḥȜí / ḥai)- verbe 3-inf. : se dévêtir, se dénuder, dénuder, être nu, découvrir. Autre variante d ‘écriture 𓇉𓄿𓅪 (lire ḥȜí / ḥai).

Musiciennes | Ancienne Égypte.

𓏏𓅝𓏭𓀭 (Ḏḥwty) !

(ع ر ي / ʿ-r-y)

(عَرِيَ / ʿariya) ; (يَعْرَى / yaʿrā ) – Verbe Forme I :  être nu, dénudé, se déshabiller, se dévêtir, être exempt de vice.

Correspondances : 

𓇉 : ḥȜ : ع ر

𓎛 : ع

𓄿 : ر

𓇋 :  ي

ي / 𓇋 / ر /𓄿 – 𓎛 /ع

𓎛 : mèche en fibres de lin tressées. Valeur phonétique ḥ /h . Équivalents au Copte ϩ / h ou ħ / Hori, Ⳉ/kha ; à l’hébreu ח /he ou hè ; ה /het ou hèt, à l’arabe ح (Ḥāʾ) ou dans certains cas rares à l’hébreu ע (‘ayn ), fricative pharyngale sourde et à l’arabe عين, ʿayn/ ﻉ (ayn), fricative pharyngale sonore (/ʕ/) . Sémitiques : ẖ, ḫ, ḥ, ˀ, ʿ . Langues Mandé : k

𓇉 : fourré de papyrus- ḥȜ. Phonogramme bilitère ḥȜ. Langues Mandé : K et L (Ȝ)- ḥȜ : Kl.

𓄿 : vautour percnoptère. Translittération Ȝ .Valeur phonétique «A», l’Alef ou hamza ou L ou R de l’ancien égyptien. Correspond à l’hébreu א /Alef, à l’arabe ٲ ou Alif ou ء Hamza ou à l’arabe lam , ل ou ر / rāʾ ou à l’hébreu Lamed ל ou ר / resh. Sémitiques a, l, r. Il est important de savoir et de retenir que le signe du vautour percnoptère de l’égyptien pharaonique pouvait anciennement couvrir les valeurs phonétiques des liquides L & R. Ceci aurait été soit ignoré, soit négligé ou occulté par les premiers égyptologues ou par la plupart d’entre eux qui n’ont retenu que la valeur phonétique A du moyen Empire en lui affublant uniquement comme valeurs équivalentes les sémitiques hébreu א /Alef, ou à l’arabe ا /Alif ou ء Hamza . La valeur phonétique de la consonne liquide L pour ce signe est plus ancienne. Sémitiques : l, r, a.

𓇋  : roseau fleuri. le Yod ancien égyptien ayant pour valeurs phonétiques i ou y ou  ȧ ou a ou e. Equivalent  aux Coptes i, Ⲁ (a) , ⲉ(ā) , ⲏ (ē) , à la lettre de l’alphabet hébreu Yod (י, phonétique /j/) ou à sa première lettre א /Aleph (אִ , אֵ), à l’arabe ى (yā),  à l’Alif (أ ou إ ) ou à  ء / ʔ/ Hamza. Sémitiques : ˀ, i ,  ʿ , r , l.

𓅱 : Poussin de caille. Translittération /w/ ou /u/ équivalent à l’hébreu ו ‘w’ ou ‘v’ Vav, à l’arabe و /wāw/, au wav syriaque ܘ ou au copte ou/ⲟⲩ , ō/Ⲱ . Niger-Congo : O, Ou..

𓅫 : alouette huée ou moineau. Déterminatif de petit, de mal, de vice, de déficience, de malade, de souffrance.

𓍱 : boucle de corde avec les extrémités vers le haut. Idéogramme de corde. Déterminatif de vêtements, d’habillement, d’empaqueter…

𓏏 : Galette de pain . Unilitère. Equivalant à l’hébreu תּ ‘t’ Tav, à l’arabe ت ‘t’ tā’ ;  ط / ṭāʾ, au phénicien T Taw avec ‘Croix’, 𐤈 Teth. Sémitique t, d, ṭ .

𓏭 : deux traits obliques. Équivalent d’écriture du double roseau fleuri 𓇋 𓇋 (y) . Déterminatif de la dualité.

𓋴 : linge ou étoffe plié(e), translittération s, ś . Similaire aux lettres en hébreu שׂ, Sin ou שׁ /Shine, à l’arabe ص (Sad) ou س (Sin/S) ; au phénicien 𐤑 . Sémitiques : ṯ, š, ś. Ces deux signes 𓋴 et 𓊃 ont les mêmes valeurs phonétiques /s/ou /z/. Sémitiques : s, z, ṣ, ṯ, š.

𓋳 : bande d’étoffe frangée. Déterminatif de vêtement, de vêtir, d’habiller , de cacher ou de dévêtir, de déshabiller, de dénuder.

𓀀 : homme assis, genou à terre, «  ḥms / khémès ». Employé alternativement au 𓇋 , le Yod en ancien égyptien ayant valeur phonétique i ou ȧ/a. Equivalent à la lettre de l’alphabet hébreu Yod (י, phonétique /j/) ou à sa première lettre א /Aleph (אִ , אֵ), à l’arabe ى (yā) à l’Alif (أ ou إ ), au phénicien 𐤉 (Yodh), à la dixième lettre de l’alphabet syriaque.

𓁶 : visage de profil. Idéogramme de tête. Déterminatif de mouvements et de parties de la tête.

Vocables de l’égyptien pharaonique

𓇉𓄿𓇋 (lire ḥȜy /ḥli ou /ḥry ou /ḥai : être nu, déshabiller. ḥȜ nbw (celui qui est dans le dénuement)-

Références pour le vocable, et l’expression ḥȜ nbw, respectivement dans : – Die Felseninschriften von Htanub, Untersuchungen zur Geschichte und Altertumskunde Ägyptens IX, Leipzig, R. Anthes, 12, 13. Et dans Urkunden des Alten Reich, IV, 233, 14, Leipzig, K.Sethe.

𓎛𓇉𓄿𓋳 (lire ḥȜí / ḥli/ ḥri/ ḥai)- verbe 3-inf. : se dévêtir, se dénuder, dénuder, être nu, découvrir. Autre variante d ‘écriture 𓇉𓄿𓅪 (lire ḥȜí /ḥli/ ḥri/ ḥai).

𓇉𓄿 (lire ḥȜ /ḥl ou /ḥr ou /ḥa) : être nu, déshabillé.

𓇉𓄿𓁶 (lire ḥȜ / ḥl ou ḥr ou ḥa), autre variante d’écriture 𓇉𓄿 𓉐 ((lire ḥȜ / ḥl ou ḥr ou ḥa) : derrière, partie arrière de la tête (nuque), occiput.

𓇉𓄿𓁶 𓉐 (lire ḥȜ / ḥl ou ḥr ou ḥa) : derrière.

𓇉𓄿 (lire ḥȜj / ḥli /ḥri/ ḥa) : ce qui est derrière, autour.

𓇉𓄿𓅱𓏏𓋳 (lire e ḥȜw.t / ḥlou.t / ḥrout / ḥaou.t) : veut dire nudité, dénuement. Variante d’écriture 𓇉𓄿𓅱𓏏𓋳𓋳𓋳 (lire e ḥȜw.t /ḥlou.t / ḥrout / ḥaou.t) ; 𓇉𓄿𓅱𓅱

𓇉𓄿𓏭𓅱𓋳𓀀 (lire ḥȜwí / ḥloui/ ḥroui / ḥaoui) : veut dire celui qui est nu, homme nu, dénudé, dévêtu. Variantes d’écriture : 𓇉𓄿𓏭𓋳𓀀 ou 𓇉𓄿𓀀. Référence pour ce terme dans Urkunden des Alten Reich, I, 133, 3, Leipzig, K.Sethe.

Autre variante d’écriture en Ancien égyptien 𓇉𓄿𓇋𓇋𓋳𓀀 (lire ḥȜy – /ḥly ou /ḥry ou /ḥay)- voulant toujours dire « nu ».

𓋴𓇉𓄿𓋳 (lire sḥȜí /sḥli / sḥri / sḥai)- verbe causatif- 3-inf. : veut dire dévoiler un secret, révéler, déshabiller, dénuder, dépouiller quelqu’un de. Autre variante d’écriture : 𓋴𓇉𓄿𓋳𓂡 (lire sḥȜí /sḥli / sḥri / sḥai).

Nous avons aussi sous une forme scripturale tardive :

𓇉𓄿𓅱𓅱𓍱 (lire ḥȜww / ḥélouou / ḥérouou / ḥaouou)- veut dire nu.

𓇉𓄿𓇋 𓇋 𓈗 (ḥȜyy lire /ḥély /ḥéry /ḥay) : au sens 2 veut dire souffler s’agissant du vent. Ou ḥȜy (ḥély /ḥéry /ḥay) : souffler en parlant du vent dans un espace à découvert. En copte Ϩⲏ ou Ϩⲟ ou Ϩⲉⲓ avec les mêmes acceptions. Comparez cela avec le vocable en arabe : (عَرَاء / ʿarāʾ) signifiant grand air, ouvert.

Copte :

𓄿 (Ȝ – /l/, /r/, /a/ : Ⲁ / ) : Ⲓ / ⲓ : iōta / i / [i, j] ; Ⲟ / ⲟ : ou / o / [o]; Ⲉ /ⲉ : ei /e /[e]; Ⲏ / ⲏ : ēta / ē / [eː] / [ɛː, i] ; ⲱ / ō / ō / [oː].

𓎛  ( ḥ /h ) : Ϩ /ϩ / hori / h / [ h ].

𓇋 ( j – Alternative 𓀀 : yod, iota :  i or ȧ/a ) : Ⲁ / ⲁ : alpha = a / [a, ʕ, ʔ] ;  Ⲉ /ⲉ : ei /e /[e] ; Ⲏ / ⲏ : ēta / ē / [eː] / [ɛː, i]

𓅱(/w/ – spirante labiale sonore du Moyen égyptien correspond aux coptes- Signe alternatif 𓏲) : Ⲟ / ⲟ : ou / o / [o] ; Ⲩ / ⲩ : he / u / [u, w] / [u, w, i, v].

ϩⲏⲩ ( dialecte sahidique)- mettre à nu, déshabiller. Venant de 𓇉𓄿 (lire ḥȜ /ḥl ou /ḥr ou /ḥa) ou de 𓇉𓄿𓇋 (lire ḥȜy /ḥli ou /ḥri ou /ḥai : être nu, déshabiller.

ⲁϩⲏⲩ (dialecte sahidique) ouⲁϩⲏⲩ(dialectique bohaïrique)- adverbe dans la tournure de ⲕⲱⲕ ⲁϩⲏⲩ, mettre à nu, dévêtir.

Langues Mandé (Niger-Congo) :

Soninké :

K () –L(Ȝ) –

KóLà – nom. : veut dire nuque, occiput. Faire le lien avec le vocable ancien égyptien 𓇉𓄿𓁶 (lire Ȝ / ḥl ou ḥr ou ḥa), autre variante d’écriture 𓇉𓄿 𓉐 ((lire Ȝ / ḥl ou ḥr ou ḥa) : derrière, partie arrière de la tête (nuque), occiput. :

ḥnsk.wt = ṯn

m ḥȜ= ṯn

ḥr(y)-jb tp= ṯn m jȜjw

vos tresses sont sur votre occiput

au milieu de votre tête comme une natte ! 

Textes des Pyramides de l’Égypte Ancienne Tome IV, Textes des Pyramides de Mérenrê, d’Aba, de Neit, d’Ipout et d’Oudjebten. Pyramide de Mérenrê, textes du couloir, localisation M/C med/ E, colonne 95-96, spruch {520}, paragraphe 1221 d-1221 e . Translittération et traduction de M. Claude Carrier, pages 2038-2039, édit. CYBELE 2010.

KóLì – verbe- veut dire enlever (comme enlever ses chaussures ou ses vêtements, se dénuder pour se laver. En bambara « laver » se dit justement « kòli » )

Maninka :

KóLon- nom. : vide, nu, désert.

KóLonKóLon: adj- vide, nu.

Mandinka :

K () –L(Ȝ) ; K ()- ɔ́ (Ȝ)

KóLóŋo (KóLóŋ) : vacuité, vide, désert.

Kɔ́ – nom. : dos, partie arrière, derrière, partie extérieure. Faire le lien avec le vocable ancien égyptien « ḥȜ » :

ḥr=f {m} m-ḥȜ=f

Celui dont le regard est derrière lui,

Textes des Pyramides de l’Égypte Ancienne Tome IV, Textes des Pyramides de Mérenrê, d’Aba, de Neit, d’Ipout et d’Oudjebten. Pyramide de Mérenrê, textes de l’antichambre, localisation M/A/W sup, colonne 53, spruch {310}, paragraphe 493 b . Translittération et traduction de M. Claude Carrier, pages 1938-1939, édit. CYBELE 2010.

Kɔ̀ – nom. : bande d’étoffe.

Bambara :

KL-.

kɔ́ : – nom et adverbe. : kɔ́ : – nom. : dos, sexe, testicules, derrière, arrière. Faire le lien avec le vocable ancien égyptien « ḥȜ » :

ḥr=f {m} m-ḥȜ=f

Celui dont le regard est derrière lui,

Textes des Pyramides de l’Égypte Ancienne Tome IV, Textes des Pyramides de Mérenrê, d’Aba, de Neit, d’Ipout et d’Oudjebten. Pyramide de Mérenrê, textes de l’antichambre, localisation M/A/W sup, colonne 53, spruch {310}, paragraphe 493 b . Translittération et traduction de M. Claude Carrier, pages 1938-1939, édit. CYBELE 2010.

kɔ̀ – nom .  : bande d’étoffe.

KóLon -adjectif. : vide, nu.

kɔ̀li- verbe. : échouer, faire échouer, réduire à la misère, priver de, ruiner.
kɔ̀li – nom- échec, ruine, faillite, misère, dénuement.

Hébreu

Les verbes à troisième radicale (hè) ה étaient primitivement des verbes dont la troisième radicale était soit une (vav /waw) ו ou une (yod) י. On voit du côté de l’arabe que le cognat des verbes ci-dessous en hébreu, présente comme troisième radical une ي / yā’ dont l’équivalent en hébreu est une י / yod ou youd et en copte Ⲩ / ⲩ : he / u / [u, w] / [u, w, i, v].

Et bien qu’il puisse être rare la consonne de l’égyptien pharaonique 𓎛(ḥ) : mèche en fibres de lin tressées- le lin servant à fabriquer des habits- (valeur phonétique ḥ /h) peut correspondre en sémitique et notamment ici en hébreu à une ע (‘ayn ), fricative pharyngale sourde. Idem pour l’arabe. 

(hè) ה – (rèsh) ר – (ayin) ע

(rèsh) ר- (rèsh) ר – (ayin) ע

(עָרָה /‘arah) – verbe. : être nu, découvrir, abandonner- nu, mis à nu, mettre à nu, dénuder, s’exposer, se mettre nu, s’étendre.

(עֶרְיָה /‘eryah)-nom féminin : nudité, dépouillement, entièrement nu, mis à nu

(עָרַר /(‘arar) – verbe. : dépouiller, mettre à nu, se dépouiller.

(עַרְעֹר /‘ar’ar) -adjectif- vient de (עָרַר /‘arar : dépouiller, mettre à nu, se dépouiller) : dénudé, dépouillé, destitué.

Arabe :

(ع ر ي / ʿ-r-y)

(عَرِيَ / ʿariya) ; (يَعْرَى / yaʿrā ) – Verbe Forme I :  être dépouillé de ses vêtements, être nu, rendre nu, dénudé, se déshabiller, se dévêtir, être exempt de vice.

(عُرْي /(ʿury )-nom verbal de  عَرِيَ / ʿariya : nudité.

(عُرْيان / ʻuryān)  : nu, découvert, nu, à découvert, inabrité.

(عَرَّى /  ʿarrā )- Verbe Forme II-  : déshabiller, dévêtir, ôter l’habit à quelqu’un, dénuder, dépouiller.

(تَعْرِيَة / taʿriya)- Nom verbal de (عَرَّى /  ʿarrā )  : dénudation, fait de se dévêtir, de se dénuder, dépouillement, dessaisissement.

(تَعَرَّى / tَ’eَrَa)  : déshabiller, dévêtir

(عَرَاء / ʿarāʾ)  : grand air, ouvert.

ḥr=s jw ḥtp~n=j nṯr m mrr(w).t=f jw rd~n=j t n ḥqr mw n jb ḥbs.w n ḥȜwy

(et) j’ai satisfait le dieu grâce à ce qu’il aime ! J’ai donné du pain à l’affamé, de l’eau à l’assoiffé, des vêtements à celui qui était nu

Le Livre des Morts de l’Égypte ancienne, Chapitre 125 Adresse aux dieux ( Papyrus de Nouou, BM EA 10477), (9), page 448. Translittération et traduction M. Claude Carrier, édit. CYBELE, 2009

La racine lexicale ع ر ي / ʿ-r-y n’apparait qu’assez peu au sein du corpus coranique, on y décompte son emploi que trois fois pour exprimer à partir d’elle les significations de nudité ou d’endroit désert, c’est-à-dire vide, dénué de végétations, inhabité par l’humain. Les trois occurrences de cette racine ع ر ي / ʿ-r-y figurent dans les versets coraniques suivants : 

تَعْرَىٰ | nudité

إِنَّ لَكَ أَلَّا تَجُوعَ فِيهَا وَلَا تَعْرَىٰ 

‘Inna Laka ‘Allā Tajū`a Fīhā Wa Lā Ta`rá 

Vraiment, toi, tu n’y ressens ni faim, ni nudité,

Sourate 20, طه /  Ṭâ’Hâ’,  Ṭâ’Hâ’, verset 118, Le Coran, essai de traduction et annotations par M. Maurice Gloton, édition bilingue : Arabe- Français, page 320, éditions Albouraq 2018.

بالعراء | désert (lieu dénudé de végétations) : 

فَنَبَذْنَٰهُ بِٱلْعَرَآءِ وَهُوَ سَقِيمٌۭ 

Fanabadhnāhu Bil-`Arā’i Wa Huwa Saqīmun 

Alors, Nous le rejetâmes, contrarié, en un endroit désert.

Sourate 37, الصافات / Aṣ-Ṣâffât, Celles qui se tiennent en rangs, verset 145, Le Coran, essai de traduction et annotations par M. Maurice Gloton, édition bilingue : Arabe- Français, page 451, éditions Albouraq 2018.

بِٱلْعَرَآءِ | désert (lieu dénudé de végétations) : 

لَّوْلَآ أَن تَدَٰرَكَهُۥ نِعْمَةٌۭ مِّن رَّبِّهِۦ لَنُبِذَ بِٱلْعَرَآءِوَهُوَ مَذْمُومٌۭ 

Lawlā ‘An Tadārakahu Ni`matun Min Rabbihi Lanubidha Bil-`Arā’i Wa Huwa Madhmūmun 

Si un bienfait de son Enseigneur ne lui était venu, il aurait été abandonné, disgracié, en un endroit désert.

Sourate 68, القلم  / Al-Qalam / Le Calame, verset 49,  Le Coran, essai de traduction et annotations par M. Maurice Gloton, édition bilingue : Arabe- Français, page 566, éditions Albouraq 2018.

L’équivalent de cette racine ع ر ي / ʿ-r-y de l’arabe est en hébreu est (hè) ה – (rèsh) ר – (ayin) ע . À noter que les verbes à troisième radicale (hè) ה de l’hébreu étaient primitivement des verbes dont la troisième radicale était soit une (vav /waw) ו ou une (yod) י. Autant pour l’hébreu que l’arabe ces racines lexicales expriment les mêmes significations qu’on retrouve avec celle de l’égyptien pharaonique 𓇉𓄿𓇋 (lire ḥȜy /ḥli ou /ḥri ou ḥai ), déshabiller, être nu ou 𓎛𓇉𓄿𓋳 (lire ḥȜí / ḥli/ ḥri/ ḥai) avec les acceptions de se dévêtir, se dénuder, dénuder, d’être nu, de découvrir. Autre variante d’écriture 𓇉𓄿𓅪 (lire ḥȜí /ḥli/ ḥri/ ḥai). Ce déterminatif 𓋳 représentant une bande d’étoffe frangée est mis pour désigner un vêtement, ou pour renseigner sur l’action de vêtir, d’habiller, de cacher ou de se dévêtir, de se déshabiller, de se dénuder.

On le retrouve dans le vocable nominatif de l’égyptien pharaonique pour désigner celui qui est nu : 𓇉𓄿𓇋𓇋𓋳𓀀 (lire ḥȜy – /ḥly ou /ḥry ou /ḥay), au sens figuré le démuni, le pauvre, celui qui est dans le dénuement.

Le deuxième radical qu’est le vautour percnoptère 𓄿 dans cette racine 𓇉𓄿𓇋 (lire ḥȜy /ḥli ou /ḥry ou ḥai ) de l’égyptien pharaonique correspond à l’hébreu א /Alef, à l’arabe ٲ ou Alif ou ء Hamza ou à l’arabe lam , ل ou ر / rāʾ ou à l’hébreu Lamed ל ou ר / resh. Ce signe du vautour percnoptère 𓄿 de l’égyptien pharaonique pouvait anciennement couvrir les valeurs phonétiques des liquides L & R. Le signe𓇉, représentant un fourré de papyrus est un bilitère translittéré « ḥȜ » et lisible par « ḥl » ou « ḥr » ou « ḥa ». Le phonème 𓎛 « ḥ » de ce bilitère « ḥȜ » de l’égyptien pharaonique a été rendu en hébreu par un ע (‘ayn ), fricative pharyngale sourde et en arabe aussi par un عين, ʿayn/ ﻉ (ayn), fricative pharyngale sonore (/ʕ/) . On retrouve ce phonème 𓇋 (un yod) dans le mot 𓇉𓄿𓇋 (lire ḥȜy /ḥli ou ḥri ou ḥai) dans le troisième radical de la racine de l’arabe ع ر ي / ʿ-r-y qu’est le ي (yā) . Ce phonème 𓇋 (un yod) correspond à l’arabe ى (yā) et au troisième radical (ayin / ע) de la racine lexicale de l’hébreu (hè) ה – (rèsh) ר – (ayin) ע . Comme évoqué précédemment les verbes à troisième radicale (hè) ה de l’hébreu étaient primitivement des verbes dont la troisième radicale était soit une (vav /waw) ו ou une (yod) י. On peut aussi remonter à l’égyptien pharaonique 𓇉𓄿 (lire ḥȜ /ḥl ou /ḥr ou /ḥa) qui veut dire être nu, être déshabillé, être dénudé, le verbe de l’hébreu (עָרַר / ‘arar) voulant dire dépouiller, mettre à nu, se dépouiller. Sa racine trilitère est (rèsh) ר- (rèsh) ר – (ayin) ע avec le troisième radical géminé du second. Son ancêtre ancien égyptien était ce bilitère 𓇉𓄿 (lire ḥȜ /ḥl ou /ḥr ou /ḥa) de l’égyptien pharaonique avec les mêmes valeurs sémantiques qu’on peut constater. L’équivalent en arabe de cette racine de l’hébreu (rèsh) ר- (rèsh) ר – (ayin) ע est (ع- ر- ر / ʿ-r-r) qui a donné en arabe le vocable verbal (عَرَّ /ʿrra) voulant dire déshonorer. Il faut entendre par « déshonorer » sans doute un euphémisme sous-entendant le fait d’exposer la nudité d’une personne, de la découvrir, ou de la « connaitre sexuellement », expression pudiquement rendue dans le texte biblique par « connaitre la nudité de », par exemple d’une jeune femme de surcroit vierge sans qu’il y ait un lien matrimonial, qu’il y ait un consentement ou non, c’est la déshonorer, la souiller. La sémantique de cette racine de l’arabe (ع ر ر / ʿ-r-r) renvoie aux significations d’indécence, de honte, d’humiliation, de scandale, d’infamie sans doute inhérentes à l’exposition de la nudité, des parties intimes, sexuelles ou liées au fait de commettre des actes sexuels répréhensibles, interdits, prohibés, considérés comme tabous, ou des actes criminels. La racine (ع ر ر / ʿ-r-r) de l’arabe a servi à forger des mots comme ( مُعْتَرٌ / mu`tarra) désignant celui qui est démuni, qui est dans le dénuement, dans la misère, un miséreux, un misérable, un loqueteux ou comme ( مَعَرَّة /maʿarawẗ) pour désigner le scandale, le déshonneur, l’infamie, la souillure, la honte, un acte répréhensible, le préjudice, l’humiliation et d’autres noms comme (عَرّ /ʿarw) pour dire le mal, le vice, le défaut et comme (عُرَار/ ʿurār), le péché, le crime. Cette racine (ع ر ر / ʿ-r-r) ne présente que deux occurrences dans le corpus coranique, dans la sourate 22 الحج /Al-Hajj, verset 36 pour désigner le démuni, le misérable, une personne dans le dénuement /Al-Mu`tarra :

وَٱلْبُدْنَ جَعَلْنَٰهَا لَكُم مِّن شَعَٰٓئِرِ ٱللَّهِ لَكُمْ فِيهَا خَيْرٌۭ ۖ فَٱذْكُرُوا۟ ٱسْمَ ٱللَّهِ عَلَيْهَا صَوَآفَّ ۖ فَإِذَا وَجَبَتْ جُنُوبُهَا فَكُلُوا۟ مِنْهَا وَأَطْعِمُوا۟ ٱلْقَانِعَ وَٱلْمُعْتَرَّ ۚ كَذَٰلِكَ سَخَّرْنَٰهَا لَكُمْ لَعَلَّكُمْ تَشْكُرُونَ / Wa Al-Budna Ja`alnāhā Lakum Min Sha`ā’iri Allāhi Lakum Fīhā Khayrun Fādhkurū Asma Allāhi `Alayhā Şawāffa Fa’idhā Wajabat Junūbuhā Fakulū Minhā Wa ‘Aţ`imū Al-Qāni`a Wa Al-Mu`tarra Kadhālika Sakhkharnāhā Lakum La`allakum Tashkurūna / Traduction de Maurice Gloton : Pour vous Nous avons désigné le sacrifice des bêtes corpulentes comme faisant partie des rites sacrés institués par Allâh. Un bien s’y trouve pour vous. Invoquez donc le Nom d’Allâh sur elles quand elles sont en sang et, une fois qu’elles sont tombées mortes sur leur flanc, mangez-en et nourrissez le mendiant et le démuni. Ainsi Nous les avons mises à votre service, peut-être serez-vous reconnaissants.

Et dans la Sourate 48/ الفتح/ Al-Fatḥ, verset 25 pour désigner un préjudice, Ma`arratun : هُمُ ٱلَّذِينَ كَفَرُوا۟ وَصَدُّوكُمْ عَنِ ٱلْمَسْجِدِ ٱلْحَرَامِ وَٱلْهَدْىَ مَعْكُوفًا أَن يَبْلُغَ مَحِلَّهُۥ ۚ وَلَوْلَا رِجَالٌۭ مُّؤْمِنُونَ وَنِسَآءٌۭ مُّؤْمِنَٰتٌۭ لَّمْ تَعْلَمُوهُمْ أَن تَطَـُٔوهُمْ فَتُصِيبَكُم مِّنْهُم مَّعَرَّةٌۢبِغَيْرِ عِلْمٍۢ ۖ لِّيُدْخِلَ ٱللَّهُ فِى رَحْمَتِهِۦ مَن يَشَآءُ ۚ لَوْ تَزَيَّلُوا۟ لَعَذَّبْنَا ٱلَّذِينَ كَفَرُوا۟ مِنْهُمْ عَذَابًا أَلِيمًا / Humu Al-Ladhīna Kafarū Wa Şaddūkum `Ani Al-Masjidi Al-Ĥarāmi Wa Al-Hadya Ma`kūfāan ‘An Yablugha Maĥillahu Wa Lawlā Rijālun Mu’uminūna Wa Nisā’un Mu’uminātun Lam Ta`lamūhum ‘An Taţa’ūhum Fatuşībakum Minhum Ma`arratun Bighayri `Ilmin Liyudkhila Allāhu Fī Raĥmatihi Man Yashā’u Law Tazayyalū La`adhabnā Al-Ladhīna Kafarū Minhum `Adhābāan ‘Alīmāan / Traduction de Maurice Gloton : Ce sont ceux qui avaient dénié et empêché d’accéder à la Mosquée sacrée, et aux offrandes d’animaux entravés de parvenir à leur lieu (d’immolation).

Et si ce n’avait été des hommes et des femmes mettant en oeuvre le Dépôt confié, inconnus de vous , et que vous auriez pu piétiner sans le savoir, un préjudice vous aurait alors atteint à cause d’eux. Cela pour qu’Allâh fasse entrer dans Son Amour rayonnant qui Il veut.

S’ils s’étaient tenus à part les uns des autres, Nous aurions corrigé d’une correction douloureuse ceux qui parmi eux avaient dénié.

Dans les textes anciens égyptiens les vocables que sont 𓇉𓄿𓇋 (lire ḥȜy /ḥli ou /ḥri ou /ḥai) ou 𓎛𓇉𓄿𓋳 (lire ḥȜí / ḥli/ ḥri/ ḥai) ou 𓇉𓄿 (lire ḥȜ /ḥl ou /ḥr ou /ḥa) auxquels nous renvoyons ceux de l’hébreu et de l’arabe, se chargeaient juste d’exprimer l’action de se dévêtir, de se dénuder, de se déshabiller, ou le fait d’être nu, d’être dévêtu ou pour désigner le dénuement 𓇉𓄿𓅱𓏏𓋳 (lire ḥȜw.t / ḥlou.t / ḥrout / ḥaou.t) ou pour dénommer celui qui est nu, un homme nu, dénudé, dévêtu, 𓇉𓄿𓏭𓅱𓋳𓀀 (lire ḥȜwy / ḥlouy/ ḥrouy / ḥaouy) comme dans le Livre des Morts de L’Égypte ancienne ces passages suivants où se trouvent les termes concernés :

jw=j ʿq=kw r RȜ-stȜ.w jmn~n=j gm(w)~n=j ø tš(=w) h(Ȝ)b{tw}=kw r Nr=f ḥbs~n=j nty ḥȜw=w

Étant entré dans Rosetau, j’ai caché Celui que j’ai trouvé altéré. Étant envoyé à Naref, j’ai habillé Celui qui était nu.

Le Livre des Morts de l’Égypte ancienne, Chapitre 145 (Papyrus de Iouefâ’kh, Turin), (suite 16), page 583. Translittération et traduction M. Claude Carrier, édit. CYBELE, 2009

ḥr=s jw ḥtp~n=j nṯr m mrr(w).t=f jw rd~n=j t n ḥqr mw n jb ḥbs.w n ḥȜwy

(et) j’ai satisfait le dieu grâce à ce qu’il aime ! J’ai donné du pain à l’affamé, de l’eau à l’assoiffé, des vêtements à celui qui était nu

Le Livre des Morts de l’Égypte ancienne, Chapitre 125 Adresse aux dieux ( Papyrus de Nouou, BM EA 10477), (9), page 448. Translittération et traduction M. Claude Carrier, édit. CYBELE, 2009

Nous avons aussi en égyptien pharaonique le vocable verbal causatif 𓋴𓇉𓄿𓋳 (lire sḥȜí /sḥli / sḥri / sḥai)- verbe causatif- 3-inf. voulant dire dévoiler un secret, révéler et aussi déshabiller, dénuder, dépouiller quelqu’un de. Autre variante d’écriture : 𓋴𓇉𓄿𓋳𓂡 (lire sḥȜí /sḥli / sḥri / sḥai).

Faut-il y voir là à l’origine le nom du désert en arabe صَحْرَاء / ṣaḥrāʾ de racine ص- ح-ر dont l’étymologie demeure inconnue, du côté de ce vocable de l’égyptien pharaonique 𓋴𓇉𓄿𓋳 (lire sḥȜí /sḥli / sḥri / sḥai)- voulant dire dévoiler un secret, révéler et aussi déshabiller, dénuder, découvrir, dépouiller quelqu’un de ? Le désert étant un lieu dénudé, inhabité, vide, exposé, mis à découvert …
C’est assez curieux d’ailleurs que la métathèse de cette racine en arabe qui est (ص-ر-ح) et qui a donné en arabe le verbe صَرَّحَ / ṣarraḥa avec justement la signification de dévoiler, afficher, exposer clairement quelque chose. Cette racine en arabe a servi à forger le nom désignant une plate-forme haute, une tour ( صَرْح / ṣarḥ ) élevée qui permet justement d’avoir une vue grandement dégagée, large, panoramique sur un lieu d’où on peut voir tout alentour aussi loin qu’il est possible…

وَقَالَ فِرْعَوْنُ يَٰهَٰمَٰنُ ٱبْنِ لِى صَرْحًۭا لَّعَلِّىٓ أَبْلُغُ ٱلْأَسْبَٰبَ 

Wa Qāla Fir`awnu Yā Hāmānu Abni Lī Şarĥāan La`allī ‘Ablughu Al-‘Asbāba 

M. Maurice Gloton traduit ce verset coranique ainsi : Or, Pharaon dit : Ô Hâmân ! Construis-moi un édifice élevé. Puissé-je atteindre les moyens d’ascension
Bon, l’avantage d’une tour (صَرْح ) est entre autres principalement (tour de garde ou de guet) celui de pouvoir avoir une vue stratégiquement dégagée, panoramique permettant une bonne visibilité… Et c’est du haut d’un minaret que le muezzin « proclame », fait « l’annonce » à la prière.

Le vocable 𓇉𓄿𓅱𓏏𓋳 (lire ḥȜw.t / ḥlou.t / ḥrout / ḥaou.t) désignant la nudité figure par exemple dans Le Conte du Paysan éloquent, Sixième Supplique, B1-272, B1-273, B1-274, textes hiéroglyphiques , translittération et traduction commentée (Deuxième édition), Patrice Le Guilloux, Cahier de l’Association d’Égyptologie Isis n°2, p.67, Angers 2005 :

𓎟𓋴𓇋𓊃𓅪𓆑 𓎼𓂋𓍅 𓋴𓆣𓂋𓌴𓐙𓂝𓏏𓏯𓏛𓋴𓆣𓂋

nb sís.f grg sḫpr mȜ ʿt  sḫpr

quiconque détruit le mensonge fait surgir la vérité ! (Alors) fais surgir

𓃀𓏲𓄤𓆑𓂋𓋴𓎛𓍃𓅓𓅭𓅪𓃀𓏲𓏇𓇋𓂻𓏲𓋴𓐠𓄿𓅱

bw nb nfr sḥtm bw mí  íw sȜw

Toute bonne chose et détruis les (mauvaises) choses, comme quand vient la satiété

𓀁𓇥𓂋𓀜𓆑  𓎛𓈎𓂋𓅪𓎛𓃀𓋴𓏲𓋳𓏥𓇥𓂋𓀜𓆑𓇉𓄿𓅱𓏏𓋳

 ḏr.f ḥḳr  ḥbsw  ḏr.f  Ȝwt

qui repousse la faim et l’habillement qui repousse la nudité,

Et celui 𓇉𓄿𓇋𓇋𓏏𓋳𓏥 (lire Ȝyt / ḥli.t/ ḥri.t / ḥai.t) nommant le dénuement dans Les aventures de Sinouhé, B152, page 52-53, Cahier de l’Association d’Égyptologie Isis numéro 4, texte hiéroglyphique, translittération et traduction commentée par Patrice Le Guilloux, seconde édition, Angers 2005 :

𓇋𓇋𓀀𓂋𓅱𓅱𓂻𓊃 𓀀𓇾𓈇𓏤𓆑𓈖𓇉𓄿𓇋𓇋𓏏𓋳𓏥

gsy.í  rww s tȜ.f n Ȝyt

mon voisin ; l’homme (que j’étais) a quitté son pays à cause du dénuement,

Les vocables de l’égyptien pharaonique 𓇉𓄿 (lire  ḥȜ /ḥl ou /ḥr ou /ḥa) ou 𓇉𓄿𓇋 (lire ḥȜy /ḥli ou /ḥry ou /ḥai), être nu, déshabiller, dans son dernier stade qu’est le copte sont : 

ϩⲏⲩ ( dialecte sahidique)- mettre à nu, déshabiller. Venant de ⲁϩⲏⲩ (dialecte sahidique) ou ⲁϩⲏⲩ (dialectique bohaïrique)- adverbe dans la tournure de ⲕⲱⲕ ⲁϩⲏⲩ,  mettre à nu, dévêtir.

Et le substantif copte ϩⲏ (dialecte bohaïrique) désignant la partie arrière vient de l’égyptien pharaonique 𓇉𓄿𓁶 (lire Ȝ / ḥl ou ḥr ou ḥa), autre variante d’écriture 𓇉𓄿 𓉐 (lire Ȝ / ḥl ou ḥr ou ḥa) : derrière, partie arrière de la tête (nuque), occiput. 𓇉𓄿𓁶 𓉐 (lire Ȝ / ḥl ou ḥr ou ḥa) : derrière. 𓇉𓄿 (lire Ȝj / ḥli /ḥri/ ḥa) : ce qui est derrière, autour.

Il est intéressant de comparer ces mots de l’égyptien pharaonique 𓇉𓄿 𓉐 ((lire Ȝ / ḥl ou ḥr ou ḥa), derrière, partie arrière de la tête (nuque), occiput ; 𓇉𓄿𓁶 𓉐 (lire Ȝ / ḥl ou ḥr ou ḥa) : derrière et 𓇉𓄿 (lire Ȝj / ḥli /ḥri/ ḥa), ce qui est derrière, autour, à ces vocables existants dans les langues Mandé figurant ci-dessous avec lesquels ils ont un lien indéniable :

Soninké :

KL-.

KóLà – nom. : veut dire nuque, occiput.

Mandinka :

KL– / Kɔ́

Kɔ́ – nom. : dos, partie arrière, derrière, cul, partie extérieure.

Bambara :

kɔ́ – nom et adverbe. : dos, sexe, testicules, derrière, arrière.

kɔ̀li– verbe. : échouer, faire échouer, réduire à la misère, priver de, ruiner.
kɔ̀li – nom- échec, ruine, faillite, misère, dénuement.

Il est frappant de noter qu’en Mandinka et en Bambara le terme désignant une bande d’étoffe se nomme « Kɔ̀ » et que dans l’écriture hiéroglyphique des vocables en égyptien pharaonique ci-dessous on retrouve justement l’emploi du déterminatif représentant une bande d’étoffe frangée, 𓋳, déterminatif de vêtement, de vêtir, d’habiller, de cacher ou de dévêtir, de déshabiller, de dénuder : 

– 𓇉𓄿𓏭𓅱𓋳𓀀 (lire ḥȜwy/ ḥlouy/ ḥrouy / ḥaouy) : veut dire celui qui est nu, homme nu, dénudé dévêtu. Variantes d’écriture : 𓇉𓄿𓏭𓋳𓀀 ou 𓇉𓄿𓀀.

– 𓎛𓇉𓄿𓋳 (lire ḥȜí / ḥli/ ḥri/ ḥai)- verbe 3-inf. : se dévêtir, se dénuder, dénuder, être nu, découvrir. Autre variante d ‘écriture 𓇉𓄿𓅪 ((lire ḥȜí /ḥli/ ḥri/ ḥai).

-𓇉𓄿𓅱𓏏𓋳 (lire ḥȜw.t / ḥlou.t / ḥrout / ḥaou.t) : veut dire nudité, dénuement. Variante d’écriture – -𓇉𓄿𓅱𓏏𓋳𓋳𓋳 (lire ḥȜw.t /ḥlou.t / ḥrout / ḥaou.t).

Dans les vocables de l’égyptien pharaonique le signe hiéroglyphique 𓎛,  une mèche en fibres de lin tressées, auquel on attribue la valeur phonétique « ḥ » équivaut dans ces termes des langues Mandé à la consonne occlusive vélaire sourde K et le signe du vautour percnoptère 𓄿 à la consonne liquide L ou à la voyelle ɔ́  ou ó de ces langues.

Comparez le vocable de l’égyptien pharaonique 𓇉𓄿𓅱𓏏𓋳 (lire ḥȜw.t / ḥlou.t / ḥrout / ḥaou.t) : veut dire nudité, dénuement. Variante d’écriture 𓇉𓄿𓅱𓏏𓋳𓋳𓋳 (lire ḥȜw.t /ḥlou.t / ḥrou.t / ḥaou.t) par exemple au Soninké et au Maninka « KóLon » voulant dire « vide », « nu », « dénudé ». Le Maninka a le qualificatif KóLonKóLon voulant dire vide, nu.

Le Soninké KóLì – verbe- voulant dire se déshabiller, enlever (comme ses chaussures ou ses vêtements par exemple pour se laver) rejoint l’ancien égyptien 𓎛𓇉𓄿𓋳 (lire ḥȜí / ḥli/ ḥri/ ḥai)- verbe 3-inf. : se dévêtir, se dénuder, dénuder, être nu, découvrir. Autre variante d ‘écriture 𓇉𓄿𓅪 (lire ḥȜí /ḥli/ ḥri/ ḥai), En bambara le fait d’être dévêtu, d’être nu est désigné par « KóLon »

Il serait difficile d’admettre que ces langues Mandé aient pu emprunter leurs mots à l’arabe ou à toute autre langue sémitique. Ces termes ont un lien certain avec l’égyptien pharaonique et ils font originellement partie du lexique propre à ces langues Mandé. On emprunte rarement ce genre de vocables  désignant des parties du corps, la nudité, l’orientation spatiale à une langue autre.

Quelques références où figurent les racines des termes hébraïques en lien avec les anciens vocables de l’égyptien pharaonique : 

(עָרָה /‘arah) – verbe. : être nu, découvrir, abandonner-  nu, mis à nu, mettre à nu, dénuder, s’exposer, se mettre nu, s’étendre

וְ֠אִישׁ אֲשֶׁר־יִשְׁכַּ֨ב אֶת־אִשָּׁ֜ה דָּוָ֗ה וְגִלָּ֤ה אֶת־עֶרְוָתָהּ֙ אֶת־מְקֹרָ֣הּ הֶֽעֱרָ֔ה וְהִ֕יא גִּלְּתָ֖ה אֶת־מְקֹ֣ור דָּמֶ֑יהָ וְנִכְרְת֥וּ שְׁנֵיהֶ֖ם מִקֶּ֥רֶב עַמָּֽם׃

wə·’îš ’ă·šer yiš·kaḇ ’eṯ- ’iš·šāh dā·wāh wə·ḡil·lāh wə·ḡil·lāh ’êṯ ‘er·wā·ṯāh ’êṯ mə·qō·rāh he·’ĕ·rāh wə·hî gil·lə·ṯāh ’êṯ mə·qō·wr dā·me·hā wə·niḵ·rə·ṯū šə·nê·hem miq·qe·reḇ ‘am·mām

Traduction Louis Segond : Si un homme couche avec une femme qui a son indisposition, et découvre sa nudité, s’il découvre son flux, et qu’elle découvre le flux de son sang, ils seront tous deux retranchés du milieu de leur peuple.

Lévitique 20 : 18, Bible.

וְעֶרְוַ֨ת אֲחֹ֧ות אִמְּךָ֛ וַאֲחֹ֥ות אָבִ֖יךָ לֹ֣א תְגַלֵּ֑ה כִּ֧י אֶת־שְׁאֵרֹ֛ו הֶעֱרָ֖ה עֲוֹנָ֥ם יִשָּֽׂאוּ׃

·’er·waṯ ’ă·ḥō·wṯ ’im·me·ḵā wa·’ă·ḥō·wṯ ’ā·ḇî·ḵā lō ṯə·ḡal·lêh kî ’êṯ šə·’ê·rōw he·’ĕ·rāh ‘ă·wō·nām yiś·śā·’ū

Traduction Louis Segond : Tu ne découvriras point la nudité de la soeur de ta mère, ni de la soeur de ton père, car c’est découvrir sa proche parente: ils porteront la peine de leur péché.

Lévitique 20 : 19, Bible.

וְשִׂפַּ֣ח אֲדֹנָ֔י קָדְקֹ֖ד בְּנֹ֣ות צִיֹּ֑ון וַיהוָ֖ה פָּתְהֵ֥ן יְעָרֶֽה׃ ס

wə·śip·paḥ ’ă·ḏō·nāy qā·ḏə·qōḏ bə·nō·wṯ ṣî·yō·wn Yah·weh pā·ṯə·hên yə·’ā·reh s

Traduction Louis Segond : Le Seigneur rendra chauve le sommet de la tête des filles de Sion, L’Eternel découvrira leur nudité.

Esaïe 3 : 17, Bible.

( עָרָה/ ‘arah)- nom féminin. : lieu dénudé. :

עָרֹ֥ות עַל־יְאֹ֖ור עַל־פִּ֣י יְאֹ֑ור וְכֹל֙ מִזְרַ֣ע יְאֹ֔ור יִיבַ֥שׁ נִדַּ֖ף וְאֵינֶֽנּוּ׃

‘ā·rō·wṯ ‘al-yə·’ō·wr ‘al-pî yə·’ō·wr wə·ḵāl miz·ra’ yə·’ō·wr yî·ḇāš nid·dāp̄ wə·’ê·nen·nū

Louis Segond :  Ce ne sera que nudité le long du fleuve, à l’embouchure du fleuve; Tout ce qui aura été semé près du fleuve se desséchera, Se réduira en poussière et périra.

Esaïe 19 : 7, Bible.

(עֶרְוָה/‘ervah)- vocable araméen-nom féminin, venant de (עָרָה /‘arah) : nudité, indécence, honte, organes génitaux féminins (mis à découvert), lieux faibles (vulnérables, découverts, faciles d’accès). :

וַעֲשֵׂ֤ה לָהֶם֙ מִכְנְסֵי־בָ֔ד לְכַסֹּ֖ות בְּשַׂ֣רעֶרְוָ֑ה מִמָּתְנַ֥יִם וְעַד־יְרֵכַ֖יִם יִהְיֽוּ׃

wa·’ă·śêh lāhem miḵ·nə·sê ḇāḏ lə·ḵas·sō·wṯ bə·śar ‘er·wāh mim·mā·ṯə·na·yim wə·’aḏ yə·rê·ḵa·yim yih·yū

Exode 28.42 Fais-leur des caleçons de lin, pour couvrir leur nudité  ; ils iront depuis les reins jusqu’aux cuisses.

אִ֥ישׁ אִישׁ֙ אֶל־כָּל־שְׁאֵ֣ר בְּשָׂרֹ֔ו לֹ֥א תִקְרְב֖וּ לְגַלֹּ֣ות עֶרְוָ֑ה אֲנִ֖י יְהוָֽה׃ ס

’îš ’îš ’el-kāl-šə·’êr bə·śā·rōw lō ṯiq·rə·ḇū lə·ḡal·lō·wṯ ‘er·wāh ’ă·nî Yah·weh s

Traduction Louis Segond : Nul de vous ne s’approchera de sa parente, pour découvrir sa nudité. Je suis l’Eternel.

Lévitique 18 : 6 , Bible.

וְאִ֣ישׁ אֲשֶׁר־יִקַּ֣ח אֶת־אֲחֹתֹ֡ו בַּת־אָבִ֣יו אֹ֣ו בַת־אִ֠מֹּו וְרָאָ֨ה אֶת־עֶרְוָתָ֜הּ וְהִֽיא־תִרְאֶ֤ה אֶת־עֶרְוָתֹו֙ חֶ֣סֶד ה֔וּא וְנִ֨כְרְת֔וּ לְעֵינֵ֖י בְּנֵ֣י עַמָּ֑ם עֶרְוַ֧ת אֲחֹתֹ֛ו גִּלָּ֖ה עֲוֹנֹ֥ו יִשָּֽׂא׃

wə·’îš ’ă·šer yiq·qaḥ-’êṯ ’ă·ḥō·ṯōw baṯ-’ā·ḇîw ’ōw ḇaṯ-’im·mōw wə·rā·’āh ’êṯ ‘er·wā·ṯāh wə·hî ṯir·’eh ’êṯ ‘er·wā·ṯōw ḥe·seḏ hū, wə·niḵ·rə·ṯū lə·’ê·nê bə·nê ‘am·mām ‘er·waṯ ’ă·ḥō·ṯōw gil·lāh ‘ă·wō·nōw yiś·śā

Traduction Louis Segond : Si un homme prend sa soeur, fille de son père ou fille de sa mère, s’il voit sa nudité et qu’elle voie la sienne, c’est une infamie; ils seront retranchés sous les yeux des enfants de leur peuple: il a découvert la nudité de sa soeur, il portera la peine de son péché.

Lévitique 20 : 17, Bible.

(עָרַר /(‘arar) – verbe. : dépouiller, mettre à nu, être totalement mis  à nu, dépouillé, se dépouiller. :

חִרְדוּ֙ שַֽׁאֲנַנֹּ֔ות רְגָ֖זָה בֹּֽטְחֹ֑ות פְּשֹׁ֣טָֽה וְעֹ֔רָה וַחֲגֹ֖ורָה עַל־חֲלָצָֽיִם׃

ḥir·ḏū ša·’ă·nan·nō·wṯ rə·ḡā·zāh bō·ṭə·ḥō·wṯ pə·šō·ṭāh wə·’ō·rāh wa·ḥă·ḡō·w·rāh ‘al-ḥă·lā·ṣā·yim

Traduction Louis Segond : Soyez dans l’effroi, insouciantes! Tremblez, indolentes! Déshabillez-vous, mettez-vous à nu . Et ceignez vos reins!

Esaïe 32 : 11, Bible.

Et pour (עַרְעֹר /‘ar’ar) -adjectif- de (עָרַר /‘arar : dépouiller, mettre à nu, se dépouiller) : dénudé, dépouillé, destitué : 

וְהָיָה֙ כְּעַרְעָ֣ר בָּֽעֲרָבָ֔ה וְלֹ֥א יִרְאֶ֖ה כִּי־יָבֹ֣וא טֹ֑וב וְשָׁכַ֤ן חֲרֵרִים֙ בַּמִּדְבָּ֔ר אֶ֥רֶץ מְלֵחָ֖ה וְלֹ֥א תֵשֵֽׁב׃ ס

wə·hā·yāh kə·’ar·‘ār bā·’ă·rā·ḇāh wə·lō yir·’eh kî-yā·ḇō·w ṭō·wḇ wə·šā·ḵan ḥă·rê·rîm bam·miḏ·bār ’e·reṣ mə·lê·ḥāh wə·lō tê·šêḇ s

Traduction de Louis Segond : Il est comme un misérable dans le désert, Et il ne voit point arriver le bonheur; Il habite les lieux brûlés du désert, Une terre salée et sans habitants.

Jérémie 17 : 6, Bible.

Moissonneurs | Égypte Ancienne.

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