Les deux lèvres de Pharaon

Culture des champs au Sénégal. Photographie d’Ibou Sarr.

 

 

Par טטית – Θώθ-Thốth –𓏏𓅝𓏭𓀭(ḎḤWTY)-דַּעַת/ DAĀTH !

[ḏd mdw rȜ n(y) T m snṯr] sp.ty T m ʿntyw hȜ T m Sḫ.t kȜ=k

 Traduction : [- Formule à réciter – La bouche de Téti est comme de l’encens.] Les deux lèvres de Téti sont comme de la myrrhe.

Textes des Pyramides de l’Égypte Ancienne Tome 1, Textes des Pyramides d’Ounas et de Téti. Textes de la Pyramide de Téti, textes de la chambre funéraire, localisation T/F/E sup. colonne 39, translittération et traduction de M. Claude Carrier, page 220-221, édit. CYBELLE 2009.

 552 – jb.t tn nt(y).t m sp.ty T

Traduction : (et) cette soif qui se trouve sur les deux lèvres de Téti !

Textes des Pyramides de l’Égypte Ancienne Tome 1, Textes des Pyramides d’Ounas et de Téti. Textes de la Pyramide de Téti , textes de la chambre funéraire, localisation T/F/E sup, colonne 8 Spruch {338}, paragraphes 552 d . Translittération et traduction de M. Claude Carrier, page 214-215, édit. CYBELLE 2009

וַֽיְהִ֥י כָל־הָאָ֖רֶץ שָׂפָ֣ה אֶחָ֑ת וּדְבָרִ֖ים אֲחָדִֽים׃

Translittération : way·hî-ḵāl hā·’ā·reṣ śā·p̄āh ’e·ḥāṯ ū·ḏə·ḇā·rîm ’ă·ḥā·ḏîm

Traduction Louis Segond Bible : « Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. »

Genèse 11 : 1, Bible.

וַיֹּ֣אמֶר יְהוָ֗ה הֵ֣ן עַ֤ם אֶחָד֙ וְשָׂפָ֤ה אַחַת֙ לְכֻלָּ֔ם וְזֶ֖ה הַחִלָּ֣ם לַעֲשֹׂ֑ות וְעַתָּה֙ לֹֽא־יִבָּצֵ֣ר מֵהֶ֔ם כֹּ֛ל אֲשֶׁ֥ר יָזְמ֖וּ לַֽעֲשֹֽׂות׃

הָ֚בָה נֵֽרְדָ֔ה וְנָבְלָ֥ה שָׁ֖ם שְׂפָתָ֑ם אֲשֶׁר֙ לֹ֣א יִשְׁמְע֔וּ אִ֖ישׁ שְׂפַ֥ת רֵעֵֽהוּ׃

Translittération :

6.way·yō·mer Yah·weh hên ‘am ’e·ḥāḏ wə·śā·p̄āh ’a·ḥaṯ lə·ḵul·lām wə·zeh ha·ḥil·lām la·‘ă·śō·wṯ wə·‘at·tāh lō-yib·bā·ṣêr mê·hem kōl ’ă·šer yā·zə·mū la·‘ă·śō·wṯ

7.hā·ḇāh nê·rə·ḏāh wə·nā·ḇə·lāh šām śə·p̄ā·ṯām ’ă·šer lō-yiš·mə·‘ū ’îš śə·p̄aṯ rê·‘ê·hū

Traduction :

« 6. IHVH-Adonaï dit: « Voici, un seul peuple, une seule lèvre pour tous !

Cela, ils commencent à le faire. Maintenant rien n’empêchera pour eux

tout ce qu’ils préméditeront de faire !

7. Offrons, descendons et mêlons là leur lèvre

afin que l’homme n’entende plus la lèvre de son compagnon. »

Tora | Genèse chapitre 11, 6-7 | Traduction d’André Chouraqui.

כִּֽי־אָ֛ז אֶהְפֹּ֥ךְ אֶל־עַמִּ֖ים שָׂפָ֣ה בְרוּרָ֑ה לִקְרֹ֤א כֻלָּם֙ בְּשֵׁ֣ם יְהוָ֔ה לְעָבְדֹ֖ו שְׁכֶ֥ם אֶחָֽד׃

kî-’āz ’eh·pōḵ ’el- ‘am·mîm śā·p̄āh ḇə·rū·rāh liq·rō ḵul·lām bə·šêm Yah·weh lə·‘ā·ḇə·ḏōw šə·ḵem ’e·ḥāḏ

Traduction :

« Je ferai alors aux peuples des lèvres pures pour qu’ils puissent invoquer le nom de Yahvé et le servir tous en commun »

Zephaniah 3:9 , Bible.

 

 

𓋴 : Linge plié. translittération s,  ś . Similaire aux lettres en hébreu שׂ ‘ʃ/sh’ Shin, שׁ ‘s’ Sin, à l’arabe ص (Sad) ou س (Sin/S); au phénicien 𐤑 . Sémitiques : ṯ, š, ś.

𓊃 : Idéogramme : verrou. Translittération S, Z . Equivalant à la quinzième lettre de l’alphabet hébraïque ס ‘s’ Samekh ou à la dix-huitième צ ‘ts’ Tsadé, à la lettre arabe s س Sin ‘s’ ou ص ṣād  ‘sˤ’, au phénicien 𐤎 Samekh .

𓏜 : rouleau de papyrus relié et scellé. Idéogramme de rouleau de papyrus. Dét. de ciseau, d’écriture, de notions abstraites, de total.

𓄷 : Idéogramme : intestin, replis. Idéogramme et déterminatif de tourner, d’entourer.

𓄸 : association de 𓋴 et de 𓄷 . Voir 𓄸 ( spẖr/sépèẖèr ), écrire, ciseler, enregistrer, copier, consigner, transcrire.

𓏏 : galette de pain (t, it) . Translittération T, équivalant à l’hébreu תּ ‘t’ Tav, à l’arabe ت ‘t’ tā’ , au phénicien T Taw avec ‘Croix’, 𐤈 Teth. Sémitique t, d, ṭ .

𓄭 : variante d’écriture de déterminatif de lèvre, de bord.

𓂎 : Lèvre supérieure et dents (spt). Déterminatif de lèvre, de bord. Autre variante d’écriture 𓄭 .

𓂏 : lèvres, bouche ouverte exhibant les dents (spty). Déterminatif de Les deux lèvres.

𓀁 : Homme assis portant la main à la bouche. Déterminatif de tout ce qui a un lien avec l’organe buccal, à la cavité orale comme manger, boire, « ou pour exprimer la faim ou la soif », parler, se taire ou penser…

𓀀 : homme assis, genou à terre, «  ḥms / khémès ». Employé alternativement au 𓇋 , le Yod en ancien égyptien ayant valeur phonétique i ou ȧ/a. Equivalent à la lettre de l’alphabet hébreu Yod (י, phonétique /j/) ou à sa première lettre א /Aleph (אִ , אֵ), à l’arabe ى (yā) à l’Alif (أ ou إ ), au phénicien 𐤉 (Yodh), à la dixième lettre de l’alphabet syriaque.

𓂡 : avant-bras, la main tenant un bâton. Effort, force, violence. Dét. de tout acte qui requiert un effort, un examen.

𓀜 : Homme frappant avec un bâton tenu à deux mains. Déterminatif de force, violence, de ce qui demande un effort, d’enseigner.

𓏺 : trait droit, « wʿ », variante de 𓀀. 1, un, objet qui est au-dessous.

𓏭 : double trait oblique (y, i, j) lettre alternative à 𓇋𓇋 (double roseau fleuri : y ). Similaire à l’hébreu י ‘y’ Yod, au phénicien 𐤉 Yodh (main). Sémitique : y.

𓇹 : idéogramme. Lune ( íʿḥ).

𓈅 : petite langue de terre oblique. Déterminatif de rive (idb) , bord, région. Voir dans 𓈅𓈅𓅱𓏭 (jdbwy) , les deux rives (Egypte)

𓊪 : siège. Valeur phonétique «P» (équivalents en hébreu פּ ‘p‘ Pe, en arabe ف , Fa, F , en phénicien 𐤐 Peh, «bouche». Labiales sémitiques P, F, B).

𓅱 : Poussin de caille. Translittération /w/ ou /u/ équivalent à l’hébreu ו ‘w’ ou ‘v’ Vav, à l’arabe و /wāw/, au wav syriaque ܘ ou au copte ou/ⲟⲩ , ō/Ⲱ .

𓏲 : w (u/ ou) équivalent à 𓅱 : Poussin de caille. Translittération /w/ ou /u/ équivalent à l’hébreu ו ‘w’ ou ‘v’ Vav, à l’arabe و /wāw/, au wav syriaque ܘ ou au copte ou/ⲟⲩ , ō/Ⲱ

𓈗 : Trois filets d’eau <mw /mou>. Déterminatif de liquide, de boire, de laver. Valeur phonétique : /m/ . Equivalent à la lettre hébraïque ם /mem/ m, à celle arabe م /mīm, au phénicien 𐤌 Mem .

𓂻 : jambes marchant (iw, nmt, gwš…) : pas, venir, revenir, démarche. Déterminatif phonétique de tout verbe ou de nom de mouvement, de ce qui se meut.

𓂎𓏏 𓏺 : vous pouvez lire « spt / sépè.t ». Nom féminin voulant dire lèvre, bord en ancien égyptien. Autre variante d’écriture avec la même prononciation et les mêmes significations : 𓂎𓏏𓏤𓂻 ou 𓋴𓊪𓏏𓂎

𓋴𓊪𓂋𓄭 ou 𓊃𓊪𓏏𓈅 : lire « spt / sépè.t » . Rive, côte.

𓋴𓊪𓎛𓏏𓄬 : lire « spḥt /sépèkhèt ». Sens : côte de boeuf.

𓋴𓊪𓂋𓂎𓂎 : vous pouvez lire «spti /sépè.ty ». Nom duel désignant les deux lèvres.

𓊃 𓊪 𓏏𓂎 𓈅 𓏺 : lire « sp.ty / sépè.ty ». Sens : rivage, côte, bord, limite, ligne d’horizon. (Réf. Urk.IV, 655, 13). Variante du terme 𓂏 𓈗 (réf. Papyrus Ebers 47, 3).

𓄭𓂋𓏲𓂻 : vous pouvez lire « sprw /sépèrou ». Sens : rive.

𓄭𓏤𓄻 : lire « spr / sépèr ». Côte, côté.

𓄭𓂋𓀁 : lire « spr / sépèr ». Sens : se plaindre, solliciter, demander (à), en appeler à, faire une pétition. Expression : « spr ḥer / sépèr kher » signifiant faire appel de, contre un jugement, faire une demande sur, présenter une pétition.

𓄭𓂋𓏏 𓀁 : lire « spr/ sépèr.t » . Sens : invocation, plainte, supplique, requête.

𓇹 𓂋𓀁 : lire « spr n/ sépèr n » . Sens : en appeler à, invoquer, se plaindre à, plaider (comparez avec le vocable en hébreu שָׁפַט (Translittération : shaphat . Phonétique : [shaw-fat’]) réf. bible dans Esaïe 43 : 26 :

הַזְכִּירֵ֕נִי נִשָּׁפְטָ֖ה יָ֑חַד סַפֵּ֥ר אַתָּ֖ה לְמַ֥עַן תִּצְדָּֽק׃ /Translittération : haz·kî·rê·nî niš·šā·p̄ə·ṭāh ya·ḥaḏ sap·pêr ’āt·tāh lə·ma·‘an ṯiṣ·dāq /Traduction : Réveille ma mémoire, plaidons ensemble, Parle toi-même, pour te justifier. Ou dans Esaïe 59 : 4

: אֵין־קֹרֵ֣א בְצֶ֔דֶק וְאֵ֥ין נִשְׁפָּ֖ט בֶּאֱמוּנָ֑ה בָּטֹ֤וחַ עַל־תֹּ֙הוּ֙ וְדַבֶּר־שָׁ֔וְא הָרֹ֥ו עָמָ֖ל וְהֹולֵ֥יד אָֽוֶן׃ /Translittération : ’ên qō·rê ḇə·ṣe·ḏeq wə·’ên niš·pāṭ be·’ĕ·mū·nāh bā·ṭō·w·aḥ ‘al-ṯō·hū wə·ḏab·bêr šāw hā·rōw ‘ā·māl wə·hō·w·lêḏ ’ā·wen /Traduction : Nul ne se plaint avec justice, Nul ne plaide avec droiture ; Ils s’appuient sur des choses vaines et disent des faussetés, Ils conçoivent le mal et enfantent  le crime)

𓄭𓂋𓅱 𓀁𓀀 : lire «sprw /sépèrou ». Sens : plaignant, solliciteur, suppliant. Autre variante : 𓋴𓊪𓂋𓅱𓄭𓀁𓀀 .

𓋴𓊪𓂋𓄭𓀁 : lire « spr / sépèr ». Sens : faire appel à (quelqu’un), faire une pétition.

𓋴𓊪𓂋𓏏𓄭𓍘𓇋 : lire « spr.ty /sépèr.ty ».Sens : plaignant, plaideur.

𓋴 𓄷 𓂋 𓏜 : lire « spẖr / sépèẖèr ». La consonne «ẖ », une fricative palatale sourde, est à prononcer comme le h allemand de ich . Ce vocable ancien égyptien veut dire enregistrer, copier, consigner, transcrire. Le «  spẖr » est le nom du copiste. Autre variante d’écriture abrégée du même vocable : 𓄸

𓋴 𓄷 𓂋 𓂻 : lire « spẖr / sépèẖèr ». Sens : faire circuler, circuler, faire répandre (une information, une nouvelle).

𓄭𓂋𓂻 : lire « spr / sépèr ». Sens : rejoindre, atteindre, venir trouver. Expression : spr r signifiant rejoindre, parvenir à un lieu, atteindre

𓋴𓃀 𓏏𓏭 𓊅 : lire « sbty/ sébèty ». Sens : mur d’enceinte, rempart.

𓋴𓃀 𓏏𓏭 𓊌 𓈅𓏤 : lire « sbty /sébèty ». Sens : mur, enclos, clôture.

Copte :

Ⲥⲫⲟⲧⲟⲩ (lire sefotou)-catégorie lexicale : nom masculin pluriel. Dialecte bohairique . Sens : lèvres, rives.

Ⲥⲫⲓⲣ (lire sefir)- dialecte bohairique. Veut dire côté.

 

 

Quelques vocables en hébreu issus de l’héritage ancien égyptien :

 

(שָׂפָה) : translittération : saphah. Prononciation phonétique : [saw-fa’] ou [sef-eth’]. Au duel et pluriel « sepheth ». Sens : Lèvre, langage, parole, rivage, rive, bord, côté, fil, frontière, reliure.

 

(שָׁפַט): translittération : shaphat . Phonétique : [shaw-fat’]. Sens : juger, exécuter un jugement, défendre, gouverner, plaider, alléguer, juge ou gouverneur.

 

(שְׁפַט): translittération : shephat. Phonétique : [shef-at’]. Sens : juger, juge.

 

(שֶׁפֶט): translittération : shephet. Phonétique : [sheh’-fet]. Sens : jugement, action de juger, résultat du jugement.

 

(סָפַר): translittération : caphar. Phonétique : [saw-far’]. Sens : compter, dénombrer, parler, faire le récit de, raconter, relater, rapporter, plaider ; celui qui énumère, qui recense, secrétaire, scribe

 

 

Et tous ces vocables en langue arabe ont comme source originelle la langue des pharaons :

 

Verbes :

(شفَّهَ): translittération : sẖfãha .Sens : labialiser

(شافَهَ) : translittération : sẖạfaha . Sens: parler, s’entretenir avec quelqu’un.

(شَفَعَ) : translittération : sẖafaʿa . Sens : intervenir, intercéder pour, intercéder en faveur de quelqu’un auprès de, prier, supplier quelqu’un de, coupler, rendre pair ce qui était impair, apparier.

(تَشَفَّعَ): translittération : tasẖafãʿa . Sens : intercéder pour quelqu’un auprès de, faire intercéder quelqu’un auprès de.

 

Noms :

(شَفَة): translittération : sẖafaẗ ; (شِفَاه) : translittération : sẖifāh . Sens : lèvre (s), bord (d’un fleuve, de la mer, d’une coupe), bordure, rivage. Pluriel شَفَوَات (sẖafawāt)

(شَفَا): translittération : sẖafaā . Sens : bord, bordure.

(شَفْع): translittération : sẖaf̊ʿ. Sens: pair.

(شافِع): translittération : sẖạfiʿ . Sens : intercesseur.

(شَفَاعَة): translittération : sẖafāʿaẗ . Sens : intercession, médiation.

(تَشَفُّع) : translittération : tasẖafũʿ . Sens : intercession, médiation.

(شَفِيع): translittération : sẖafīʿ . Sens : intercesseur, avocat.

(شُفَعَاءُ) : translittération : sẖufaʿāʾu . Sens : intercesseurs.

Adjectifs et adverbes :

(شَفَهِيّ): translittération : sẖafahī̃ . Sens : oralement, verbalement, oral, verbal, labial, bilabiale.

(شَفَوِيّ): translittération : sẖafawī̃ . Sens : oral, verbal, labial, bilabiale , oralement, verbalement.

(شُفَاهِي): translittération : sẖufāhī . Sens : qui a de grosses lèvres.

(شِفَاهِي): translittération : sẖifāhī. Sens : oralement, verbalement.

 

 

 

ش ف ه

( š-f-ʿ )

 

أَلَمْ نَجْعَل لَّهُۥ عَيْنَيْنِ

وَلِسَانًا وَشَفَتَيْنِ

Translittération :

‘Alam Naj`al Lahu `Aynayni 

Wa Lisānāan Wa Shafatayni 

Traduction : « Ne lui avons-Nous pas assigné deux yeux, une langue et deux lèvres ? »

Sourate 90 البلد / Al-Balad/ La Cité, verset 8-9, Coran

 

 

Le vocable nommant les lèvres (شَفَتَيْنِ /Shafatayni ) dans le passage coranique ci-dessus ou dans d’autres passages coraniques où la racine qui le constitue se retrouve pour nommer le bord, la bordure, la notion de paire (شَفْع), le fait de rendre pair ce qui est impair, est un lointain legs de l’ancien égyptien. Il faut remonter fort loin dans le temps en Egypte ancienne bien avant qu’on arrive à l’établissement des premières dynasties des anciens habitants du Nil. On trouve, déjà depuis la période prédynastique, l’usage de cette racine-vocable dans le nom des territoires où les premiers habitants du Nil rompent avec le nomadisme pour se sédentariser, en investissant, aménageant des territoires appelés par eux «SPT» que les grecs dénommeront plus tard par le terme de nomoi, venant du grec ancien νομός, nomós avec les acceptions de division, de district, de pâturage, de domaine terrestre divisé en terre cultivable. Ce vocable grec issu du verbe «nemein » qui signifie « diviser » rejoint la signification de la racine-vocable de l’ancien égyptien «sp /sépè» dont le sens originel est « l’action de scinder, de trancher, de séparer, de briser, de diviser, d’opérer une ouverture, une fente ». On la retrouve cette racine dans cet ancien mot égyptien : 𓇋𓊃𓊪 𓌎 « isp/ isèp » signifiant couper, tailler. Cet hiéroglyphe 𓌎 représente une hache de guerre ( mjn / minèb ), déterminatif de hache, de couper, de tailler et de charpentier. Autre variante d’écriture de ce terme « isp /isèp » avec un autre déterminatif de couper, immoler, tailler, graver, qu’est ce signe de couteau 𓌪, le sšm ( séshèm ) : 𓇋 𓋴 𓊪 𓌪 ( lire isp / isèp).

Un autre vocable des MDW Neter renvoie au « SP/ Sépè », c’est « SF/Séfè »/ 𓋴 𓆑𓌪 ou 𓊃𓆑𓌪 (lire «SF / Séfè » avec la charge sémantique de « couper », «trancher », « fendre ». Une variante du déterminatif de ce vocable « SF/Séfè »/ 𓋴 𓆑𓌪 représente un homme frappant avec un bâton tenu en mains 𓀜 (Se rappeler l’image du roi scorpion sur la tête de massue votive tenant ce qui est assimilable à une houe accomplissant le rituel du « Sèp », l’ouverture d’un canal. Se rappeler aussi à l’esprit dans Genèse 10 : 7, les noms aux significations évocatrices du 3ème et du 5ème fils de כּוּשׁ / Koush, fils de Cham et petit-fils de Noé que sont respectivement סַבְתָּא / sab-taw’ auquel on attribue le sens de « frappant, qui fait une brèche » et סַבְתְּכָא/ sab-tek-aw’ avec le sens littéral de « frappant, qui bat » ) joint à un avant-bras avec la main tenant un bâton signifiant l’effort, la force, la violence 𓂡. Un sabre, un couteau se disait en ancien égyptien 𓋴 𓆑𓏏𓌪 ou 𓊃𓆑𓏏𓌪 (lire «SFT/ SéFat ») pouvant être écrit avec une autre variante de déterminatif renforçant celui du sšm ( 𓌪 / séshèm) joint à la graphie de l’avant-bras avec la main tenant un bâton (𓂡) et à celle d’une feuille de métal 𓈔, idéogramme de cuivre, déterminatif des artefacts (couteau, sabre..) en cuivre ou en bronze.

Le vocable en hébreu סָעַף (translittération ca’aph / phonétique [saw-af’]. Verb. Sens : couper, briser, diviser) ne manque pas de nous renvoyer à ces significations. Réf. du terme dans Esaïe 10:33 : הִנֵּ֤ה הָאָדֹון֙ יְהוָ֣ה צְבָאֹ֔ות מְסָעֵ֥ף פֻּארָ֖ה בְּמַעֲרָצָ֑ה וְרָמֵ֤י הַקֹּומָה֙ גְּדוּעִ֔ים וְהַגְּבֹהִ֖ים יִשְׁפָּֽלוּ׃

Translittération : hin·nêh hā·’ā·ḏō·wn Yah·weh ṣə·ḇā·’ō·wṯ mə·sā·‘êp̄ pu·rāh bə·ma·‘ă·rā·ṣāh wə·rā·mê haq·qō·w·māh gə·ḏū·’îm wə·hag·gə·ḇō·hîm yiš·pā·lū /Traduction Louis Segond Bible : Voici, le Seigneur, l’Eternel des armées, Brise les rameaux avec violence : Les plus grands sont coupés, Les plus élevés sont abattus. Le lien est facile à faire entre ce vocable 𓇋𓊃𓊪 𓌎 « isp/ isèp » et un autre des Mdw meter qu’est 𓎛𓋴𓃀𓏴 (lire sb /khésèb) ayant le sens littéral de « casser, de briser, de cassure, de fracture » et au sens figuré « l’acception de compter, de dénombrer, de calculer, de fractionner ». Se rappeler de l’origine du mot « calcul » venant du latin « calculus », « caillou ». On retrouve au sein de ce vocable 𓎛𓋴𓃀𓏴 (lire sb /khésèb) cette racine « SP/ SB /SéP / SèB ».

Le terme 𓎛𓋴𓃀𓏴 «sb/ Khésèb » était employé dans le langage mathématique des anciens égyptiens et servait à désigner une fraction, la portion, la partie d’un tout. La fraction ¼ ; la mesure de surface équivalent à un 1/4 d’aroure, soit 683, 82 m2 était dénommée en ancien égyptien « sb / khésèb». Les langues hébraïque et arabe ont hérité respectivement chacune leurs vocables חֲשַׁב /chashab (prononcez khash-ab’ ), compte, valeur et de חָשַׁב /chashab (prononcez : khaw-shab) au sens de penser, de projeter, d’estimer, de calculer, de concevoir, d’inventer, de porter un jugement, d’imaginer, de compter, d’imputer, de considérer, d’être attentif à, d’être considéré et حسابḥisāb  signifiant : Compte, addition, calcul, estimation, conception et حسب / ḥasaba : calculer, compter, estimer, mesurer, penser, concevoir. Le vocable désignant un compte, un calcul pouvant s‘écrire et se lire en Mdw Neter 𓐎𓏛 (lire sb /khésèb). On trouve trace de ce concept sur l’une des parois de l’antichambre tombale de Ttj/ Téti, premier roi et fondateur de la VIème dynastie de l’ancienne Egypte, avec le sens de briser, de fracturer. Voici le passage  : <jw ḥsb-n Ttj ṯs.w bqsw> / traduction : « Ttj/ Téti a fracturé les vertèbres de la colonne vertébrale. » Textes des Pyramides, T/A/E, colonne 37, paragraphe 409 B. Une foule de passages coraniques comporte cet ancien vocable hérité de la langue pharaonique. Nous renvoyons juste à trois références de cette flopée d’occurrences des vocables en arabe حسب / ḥasaba ; حسابḥisāb  : dans la Sourate 55, الرحمن / Ar-Rahman, verset 5 dans le sens de calcul :

ٱلشَّمْسُ وَٱلْقَمَرُ بِحُسْبَانٍۢ/Translittération :  AshShamsu Wa Al-Qamaru « Biĥusbānin » / Traduction : « Le soleil et la lune [évoluent] selon « un calcul » [minutieux].» ou dans le verset 53 de la Sourate 38 : هَٰذَا مَا تُوعَدُونَ لِيَوْمِ ٱلْحِسَابِ /Translittération :dhā Mā Tū`adūna Liyawmi Al-Ĥisābi / Traduction : «Voilà ce qui vous est promis pour le Jour des « Comptes » ou dans le verset 14 de la Sourate 17 avec l’acception de « Comptable » :

ٱقْرَأْ كِتَٰبَكَ كَفَىٰ بِنَفْسِكَ ٱلْيَوْمَ عَلَيْكَ حَسِيبًۭ /Translittération : Iqra’ Kitābaka Kafá Binafsika Al-Yawma `Alayka Ĥasībāan / Traduction : « Lis ton écrit. Aujourd’hui, tu te suffis d’être ton propre comptable ».

La première division territoriale en Egypte ancienne était la démarcation, la frontière établie entre la Haute et la Basse Egypte, appelées les deux terres 𓈅𓈅𓅱𓏭 ( idbwy / idèbouy). Les deux premiers nomes principaux. L’hiéroglyphe du « Spt / Sépèt » ( 𓈈 𓐖𓏏𓊖 ) est celui d’un sol sillonné de canaux, une terre irriguée 𓈈 . C’est l’idéogramme de district, de nome 𓈈𓏏𓏤 ( spȜt ou spt ). La variante de cet idéogramme 𓐖 , une ligne horizontale divisée en deux parties (rendre pair ce qui est impair) était usitée comme déterminatif du nom désignant une ferme, une circonscription, une propriété, un domaine, une zone irriguée 𓐖𓏏𓊖 ( spȜt ). Il sert de déterminatif pour le nom des nomes de l’ancienne Egypte, de jardin, de domaine. On le trouve joint à l’enseigne totémique de chaque région ou territoire de l’Egypte antique que les Grecs appelaient des nomes. En voici quelques-uns : 𓈬 ; 𓈯 ; 𓈲 ; 𓈵…

Cet idéogramme 𓈈 ( spt / sépèt ) représente les terres irriguées, partagées en lots, bien alignées, bien rangées, bien disposées (en ancien égyptien une terre irrigable s’appelait 𓅷𓂝 𓏏 « pȜʿt / paat » et on trouve ce vocable dans celui qui désigne un district, un nome, une province en ancien égyptien 𓋴𓊪 𓅷𓏏𓈈 𓏤 et qui se lit « spȜʿt / sépaat »), les lits d’irrigation que faisaient les anciens Egyptiens qui pratiquaient l’agriculture alluviale en aménageant les terres aux abords du Nil, qu’ils « délimitaient » par des « barrières » de boue pour les irriguer à partir des canaux alimentés par l’eau du Nil. Tout le monde connait la fameuse « tête de massue votive du roi Scorpion » datant de 3100 av. J.-C où figure, sur l’un des registres, le roi tenant une houe, debout, la jambe gauche en avant accomplissant un rituel d’ouverture (sépè) qui pourrait être celle d’une tranchée de fondation de temple ou d’un canal d’irrigation.

Sans doute que la racine «sp / sépè » de ce fort ancien vocable 𓋴𓊪 𓅷𓏏𓈈 𓏤 « spȜʿt / sépaat », était chargée de la signification première liée à une action et son résultat, celle de l’exercice d’une force, d’une action qui fend, opère une ouverture, une division, une ligne de séparation, de démarcation au sein d’une entité matérielle donnée, d’une masse tangible quelconque, y créant des limites, des contours, des pourtours qui résultent de cette fente, de cette ouverture…

S’agissant de fondation, de construction d’un habitat, on retrouve encore en ancien égyptien ce vocable « spȜʿt / sépaat » en filigrane dans celui dénommant une enceinte, un mur, une clôture qui porte le nom de 𓋴𓃀 𓏏𓏭 𓈅 𓈙 𓏺« sbty / sébèty » ou  𓋴𓃀 𓏏𓏭 𓊅 « sbty / sébèty » (mur d’enceinte, rempart ). La consonne labiale 𓃀 (b) a été substituée à celle 𓊪 (p). L’idée d’enceinte, d’enclos, de mur, de rempart rejoint les significations liées au « SP/Sépè », à la délimitation, au traçage, à l’édification d’une limite…La langue latine a dû sûrement hériter de l’ancien égyptien son vocable « saepta », son appartenance à une racine indo-européenne nous paraît fort douteuse, de saepio, clôturer, entourer de murs, d’une clôture (Réf. Les Saepta Julia qu’on peut visiter encore de nos jours à Rome ) toujours avec les mêmes significations de barrière, de clôture, de rempart de murs, d’enceinte (saeptum).

Les idées de pair, de ce qui est double, de ce qui borde, circonscrit, entoure, délimite, cerne ou de ce qui protubère, enfle, dépasse, fait saillie sont attachées à cette racine-vocable ancienne égyptienne.

La racine vocable «sp / sépè» ou encore celle de « šf / shéfè » renvoie à l’action de fendre, l’exercice d’une force qui fend, qui fait subir au sein d’une donnée physique, matérielle une scission, une séparation, une ouverture ou une fente dont le résultat génère une dualité ou une pluralité visible au sein de l’entité qui surgit, déborde, dépasse pour former une excroissance. Les deux lèvres de l’entité bouche sont ainsi nommées à partir de cette racine-vocable « sp ».

Une Tête de bélier par exemple, qui représente le dieu Amon est désignée à partir de la racine « šf » par « šft/ shéfèt » eu égard sans doute aux deux cornes de l’animal situées d’un côté et de l’autre en extrémité protubérante dans une forme ondulée qui serpente. Dans l’écriture de ce vocable qu’est celui-ci 𓈙𓆑𓏏𓄆 en ancien égyptien on voit bien distinctement l’hiéroglyphe d’une vipère à cornes, des excroissances , (𓆑 / f, fet), joint à celui représentant une tête de bélier (𓄅) avec ses cornes en excroissance avec l’idéogramme 𓈙 (š/shé) symbolisant un bassin d’eau, une fente, une ouverture dans la terre. Cet idéogramme est celui de l’étang. Pour exprimer le concept de ce qui borde, entoure, cerne comme une rive, un rivage, une côte, un bord, un littoral les anciens égyptiens ont utilisé des hiéroglyphes qui représentent une lèvre comme celui-ci avec une dent : 𓄭 ou les deux lèvres : 𓂏 avec des dents, lequel joint à l’idéogramme de l’eau, mw, 𓈗, déterminatif de liquide, de boire, de laver, vient à manifester l’idée de rivage, de bord. Les lèvres bordent aussi la salive.

 

La racines-vocable « sp/sépè » appartient originellement à la langue ancienne égyptienne et s’est perpétuée dans le copte, la lèvre s’y disant « spǒtou ». Elle s’est retrouvée en araméen, dans les langues hébraïque et arabe à travers nombre de vocables forgés à partir d’elle.

Elle est originellement issue des strates les plus anciennes de la langue des pharaons d’Egypte depuis l’époque prédynastique. La titulature de nom de fils de Ra qu’était « spȜty » du pharaon de la période Thinite, Den, comportait déjà cette racine ancienne égyptienne qui figure dans les plus vieux corpus textuels de l’Egypte antique à travers divers vocables anciens égyptiens comprenant l’idée de pair, de double, de limite, de ce qui borde, entoure, limite, tel que le nom de la lèvre (𓂎𓏏 𓏺 « lire spt / sépè.t » ), la partie extérieure de la fente, de la cavité buccale et même celui pour nommer la vulve ou une blessure ( Réf . Papyrus Ebers) .

Ce vocable nommant la lèvre a généré d’autres significations par extension au sens figuré que sont en ancien égyptien : 𓄭𓂋𓀁 : lire « spr /sépèr ». Sens : se plaindre, solliciter, demander (à), en appeler à, faire une pétition ou 𓄭𓂋𓏏 𓀁 : lire « spr /sépèr.t » . Sens : invocation, plainte, supplique, requête ou 𓇹 𓂋𓀁 : lire « spr n / sépèr né » . Sens : en appeler à, invoquer, se plaindre à, plaider ou 𓄭𓂋𓅱 𓀁𓀀 : lire « sprw /sépèrou ». Sens : plaignant, solliciteur, suppliant. Autre variante : 𓋴𓊪𓂋𓅱𓄭𓀁𓀀 ou 𓋴𓊪𓂋𓄭𓀁 : lire « spr /sépèr ». Sens : faire appel à (quelqu’un), faire une pétition ou encore 𓋴𓊪𓂋𓏏𓄭𓍘𓇋 : lire « spr.ty /sépèr.ty ». Sens : plaignant, plaideur.

Nombre de vocables en araméen, en arabe, en hébreu comportent cette racine ancienne égyptienne qu’on retrouve aussi empruntée par l’Akkadien dans le vocable désignant la lèvre « šaptu / lèvre » ou « šapsatu / lèvre inférieure, prépuce » ou « šaptu šaplitu / lèvre inférieure, prépuce » et « šappatu / cruche » sans doute dénommée ainsi parce que nantie d’anses, dotée d’un bec verseur ou par l’araméen ܣܦܬܐ (sep̄ṯā/ lèvre).

Les termes en langue arabe qui se trouvent au sein du Coran générés à partir de cette racine ش ف ه / ( š-f-ʿ ) ont été soit en partie empruntés à l’araméen soit en partie par le biais d’un emprunt à l’hébreu. L’araméen et l’hébreu nous semblent avoir été la source indirecte d’emprunts de ces termes dont la racine est issue originellement de l’ancien égyptien, de la langue des RMTW (RéMÈtou ).

 

Quand il s’agit des vocables qui relèvent de l’état le plus ancien de l’Egypte antique auxquels renvoie une foule de termes du corpus coranique hérités par le biais de l’araméen, de l’hébreu, il est devenu tout à fait commun de les limiter à ces sources d’emprunts ou souvent on les fait remonter tout au plus à l’akkadien pour finir par stipuler qu’ils font partie tous en général d’un fonds sémitique ancien commun auquel on rattache forcement les Mdw neter. Leur origine véritable ancienne égyptienne est souvent occultée, camouflée, dissimulée. On évite soigneusement le plus possible de remonter à l’état le plus ancien de la langue pharaonique, à admettre leurs emprunts premiers aux Mdw NTR/Médou NéTèr. La langue pharaonique a été le réservoir le plus ancien où les autres langues dites sémitiques ont puisé à foison la racine de bon nombre de termes constituant une grande partie de leur lexique.

 

La racine ش ف ه / ( š-f-ʿ ) qu’on trouve dans les vocables de ces passages au sein du Livre sacré de l’Islam que nous donnons après ci-dessous n’a pas surgi de la cuisse de Jupiter, ni n’a été forgée par le génie linguistique des bédouins d’Arabie. Les termes constitués à partir de cette racine sont un héritage de l’ancien égyptien ! De même qu’originellement le nom de la Sourate 37 du Coran لصافات / As-Saffat/ les Rangés qu’elle tient de deux versets de son contenu où la racine « ص ف ف /ṣ-f-f » revient trois fois. Cette racine « ص ف ف /ṣ-f-f » figure quatorze fois dans l’Al Qoran. Il faut vous rappeler que la consonne ص (صاد/ Ṣād) , s emphatique- dentale spirante sourde vélarisée est l’équivalent en ancien égyptien des graphes «  𓋴 : Linge plié. translittération s, ś . Similaire aux lettres en hébreu שׂ ‘ʃ/sh’ Shin, שׁ ‘s’ Sin, à l’arabe ص (Sad) ou س (Sin/S); au phénicien 𐤑 . Sémitiques : , š, ś. » et « 𓊃 : Idéogramme : verrou. Translittération S, Z . Equivalent de la quinzième lettre de l’alphabet hébraïque ס ‘s’ Samekh ou de la dix-huitième צ ‘ts’ Tsadé, de la lettre arabe s س Sin ‘s’ ou de ص ṣād  ‘sˤ’, du phénicien 𐤎 Samekh ». Et ce signe ancien égyptien 𓊪 dont la graphie symbolise un siège avec valeur phonétique «P» est l’équivalent en hébreu de פּ ‘p‘ Pe, en arabe de ف , Fa, F, en phénicien de 𐤐 Peh, «bouche», en somme aux sémitiques P, F, B. Il y a d’autres vocables encore au sein du Coran dont on peut faire remonter la racine originelle à l’ancienne racine « sp » ou « sf ».

Le verbe صَفَّفَ (sَfَfَ /ṣafafa) signifie aligner, stratifier, ranger, mettre en rang. Les vocables nominatifs forgés à partir de cette racine comme صَفّ (ṣaff) a le sens de ligne, d’alignement, de fil, de rang, de rangée ou صْفِيف (ṣfyf) avec la signification de pavage, d’alignement.

Nous référençons les deux versets de cette sourate 37 لصافات / As-Saffat / les Rangés : وَٱلصَّٰٓفَّٰتِ صَفًّۭا / Translittération : Wa Aş-Şāffāti Şaffāan/ Traduction :  Par ceux qui sont rangés en rangsSourate 37 الصافات / As-Saffat/ Les Rangés, verset 1, Coran.

Et verset 165 de la même Sourate : وَإِنَّا لَنَحْنُ ٱلصَّآفُّونَ /Translittération : Wa ‘Innā Lanaĥnu Aş-Şāffūna /Traduction : nous sommes certes, les rangés en rangs;

L’idéogramme du 𓈈 ( spt / sépèt ) représentant des rangés de terre cultivables abstraitement pourrait être substitué en guise d’illustration à « ses rangés en rangs » alignés comme sur un champ de bataille ou en prière dans un lieu de culte.

 

Quelques références donc de la racine ش ف ه / ( š-f-ʿ ) dans le Coran :

 

Lèvres :

 

(شَفَة): translittération : sẖafaẗ . (شِفَاه): translittération : sẖifāh . Sens : lèvre (s) / bord (d’un fleuve, de la mer, d’une coupe), bordure, rivage. Pluriel شَفَوَات (sẖafawāt)

 

 

أَلَمْ نَجْعَل لَّهُۥ عَيْنَيْنِ

وَلِسَانًا وَشَفَتَيْنِ

Translittération :

‘Alam Naj`al Lahu `Aynayni 

Wa Lisānāan Wa Shafatayni 

Traduction : « Ne lui avons Nous pas assigné deux yeux, une langue et deux lèvres ? »

Sourate 90 البلد / Al-Balad/ La Cité, verset 8-9, Coran

(شَفَا/ sẖafaā) : bord, bordure.

 

وَٱعْتَصِمُوا۟ بِحَبْلِ ٱللَّهِ جَمِيعًۭا وَلَا تَفَرَّقُوا۟ ۚ وَٱذْكُرُوا۟ نِعْمَتَ ٱللَّهِ عَلَيْكُمْ إِذْ كُنتُمْ أَعْدَآءًۭ فَأَلَّفَ بَيْنَ قُلُوبِكُمْ فَأَصْبَحْتُم بِنِعْمَتِهِۦٓ إِخْوَٰنًۭا وَكُنتُمْ عَلَىٰ شَفَا حُفْرَةٍۢ مِّنَ ٱلنَّارِ فَأَنقَذَكُم مِّنْهَا ۗ كَذَٰلِكَ يُبَيِّنُ ٱللَّهُ لَكُمْ ءَايَٰتِهِۦ لَعَلَّكُمْ تَهْتَدُونَ

Translittération : Wa A`taşimū Biĥabli Allāhi Jamī`āan Wa Lā Tafarraqū Wa Adhkurū Ni`mata Allāhi `Alaykum ‘Idh Kuntum ‘A`dā’an Fa’allafa Bayna Qulūbikum Fa’aşbaĥtum Bini`matihi ‘Ikhwānāan Wa Kuntum `Alá Shafā Ĥufratin Mina An-Nāri Fa’anqadhakum Minhā Kadhālika Yubayyinu Allāhu Lakum ‘Āyātihi La`allakum Tahtadūna 

Traduction : «Et cramponnez-vous tous ensemble au « Habl » (câble) d’Allah et ne soyez pas divisés; et rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous: lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d’un abîme de Feu, c’est Lui qui vous en a sauvés. Ainsi Allah vous montre Ses signes afin que vous soyez bien guidés. »

Sourate 3 آل عمران / Al-Imran/ La Famille d’Imran, verset 103, Coran.

أَفَمَنْ أَسَّسَ بُنْيَٰنَهُۥ عَلَىٰ تَقْوَىٰ مِنَ ٱللَّهِ وَرِضْوَٰنٍ خَيْرٌ أَم مَّنْ أَسَّسَ بُنْيَٰنَهُۥ عَلَىٰ شَفَا جُرُفٍ هَارٍۢ فَٱنْهَارَ بِهِۦ فِى نَارِ جَهَنَّمَ ۗ وَٱللَّهُ لَا يَهْدِى ٱلْقَوْمَ ٱلظَّٰلِمِينَ

Translittération : ’Afaman ‘Assasa Bunyānahu `Alá Taqwá Mina Allāhi Wa Riđwānin Khayrun ‘Am Man ‘Assasa Bunyānahu `Alá Shafā Jurufin Hārin Fānhāra Bihi Fī Nāri Jahannama Wa Allāhu Lā Yahdī Al-Qawma Až-Žālimīna 

Traduction : « Lequel est plus méritant ? Est-ce celui qui a fondé son édifice sur la piété et l’agrément d’Allah, ou bien celui qui a placé les assises de sa construction sur le bord d’une falaise croulante et qui croula avec lui dans le feu de l’Enfer ? Et Allah ne guide pas les gens injustes. »

Sourate 9 التوبة / At-Tawbah/ le Repentir, verset 109, Coran.

La racine figure trente-six fois dans le Coran dans le sens « d’intercéder », « d’intercession ». Nous nous limiterons à sept passages coraniques comme référence où elle se trouve :

Intercéder :

 

يَعْلَمُ مَا بَيْنَ أَيْدِيهِمْ وَمَا خَلْفَهُمْ وَلَا يَشْفَعُونَ إِلَّا لِمَنِ ٱرْتَضَىٰ وَهُم مِّنْ خَشْيَتِهِۦ مُشْفِقُونَ

Translittération : Ya`lamu Mā Bayna ‘Aydīhim Wa Mā Khalfahum Wa Lā Yashfa`ūna ‘Illā Limani Artađá Wa Hum Min Khashyatihi Mushfiqūna 

Traduction : Il sait ce qui est devant eux et ce qui est derrière eux. Et ils n’intercèdent qu’en faveur de ceux qu’Il a agréés [tout en étant] pénétrés de Sa crainte.

Sourate 21 الأنبياء /Al-Anbiya/ Les Prophètes, verset 28, Coran.

 

Intercéder, Intercession, médiation :

 

وَٱتَّقُوا۟ يَوْمًۭا لَّا تَجْزِى نَفْسٌ عَن نَّفْسٍۢ شَيْـًۭٔا وَلَا يُقْبَلُ مِنْهَا عَدْلٌۭ وَلَا تَنفَعُهَا شَفَٰعَةٌۭ وَلَا هُمْ يُنصَرُونَ

Translittération : Wa Attaqū Yawmāan Lā Tajzī Nafsun `An Nafsin Shay’āan Wa Lā Yuqbalu Minhā `Adlun Wa Lā Tanfa`uhā Shafā`atun Wa Lā Hum Yunşarūna 

Traduction : Et redoutez le jour où nulle âme ne bénéficiera à une autre, où l’on n’acceptera d’elle aucune compensation, et où aucune intercession ne lui sera utile. Et ils ne seront point secourus.

Sourate 2 البقرة / Al-Baqara/ La Vache, verset 123, Coran.

 

وَأَنذِرْ بِهِ ٱلَّذِينَ يَخَافُونَ أَن يُحْشَرُوٓا۟ إِلَىٰ رَبِّهِمْ ۙ لَيْسَ لَهُم مِّن دُونِهِۦ وَلِىٌّۭ وَلَا شَفِيعٌۭ لَّعَلَّهُمْ يَتَّقُونَ

Translittération : Wa ‘Andhir Bihi Al-Ladhīna Yakhāfūna ‘An Yuĥsharū ‘Ilá Rabbihim Laysa Lahum Min Dūnihi Wa Līyun Wa Lā Shafī`un La`allahum Yattaqūna 

Traduction : Et avertis par ceci (le Coran), ceux qui craignent d’être rassemblés devant leur Seigneur, qu’ils n’auront hors d’Allah ni allié ni intercesseur. Peut-être deviendraient-ils pieux !

Sourate 6 الأنعام / Al-Anam/ Les Bestiaux, verset 51, Coran.

 

وَلَا يَمْلِكُ ٱلَّذِينَ يَدْعُونَ مِن دُونِهِ ٱلشَّفَٰعَةَ إِلَّا مَن شَهِدَ بِٱلْحَقِّ وَهُمْ يَعْلَمُونَ

Translittération : Wa Lā Yamliku Al-Ladhīna Yad`ūna Min Dūnihi Ash-Shafā`ata ‘Illā Man Shahida Bil-Ĥaqqi Wa Hum Ya`lamūna 

Traduction : Et ceux qu’ils invoquent en dehors de Lui n’ont aucun pouvoir d’intercession, à l’exception de ceux qui auront témoigné de la vérité en pleine connaissance de cause.

Sourate 43 الزخرف/ Az-Zukruf/ L’Ornement, verset 86, Coran.

 

 

فَمَا لَنَا مِن شَٰفِعِينَ

Translittération : Famā Lanā Min Shāfi`īna 

Traduction : Et nous n’avons pas d’intercesseurs,

Sourate 26 الشعراء / As-Shuaraa/ Les Poètes, verset 100, Coran.

 

 

فَمَا تَنفَعُهُمْ شَفَٰعَةُ ٱلشَّٰفِعِينَ

Translittération : Famā Tanfa`uhum Shafā`atu Ash-Shāfi`īna 

Traduction : Ne leur profitera point donc, l’intercession des intercesseurs.

Sourate 74 المدّثر / Al-Muddattir/ Le Revêtu d’un Manteau, verset 48, Coran.

 

مَّن يَشْفَعْ شَفَٰعَةً حَسَنَةًۭ يَكُن لَّهُۥ نَصِيبٌۭ مِّنْهَا ۖ وَمَن يَشْفَعْ شَفَٰعَةًۭ سَيِّئَةًۭ يَكُن لَّهُۥ كِفْلٌۭ مِّنْهَا ۗ وَكَانَ ٱللَّهُ عَلَىٰ كُلِّ شَىْءٍۢ مُّقِيتًۭا

 

Translittération : Man Yashfa` Shafā`atan Ĥasanatan Yakun Lahu Naşībun Minhā Wa Man Yashfa` Shafā`atan Sayyi’atan Yakun Lahu Kiflun Minhā Wa Kāna Allāhu `Alá Kulli Shay’in Muqītāan 

Traduction : Quiconque intercède d’une bonne intercession, en aura une part; et quiconque intercède d’une mauvaise intercession en portera une part de responsabilité. Et Allah est Puissant sur toute chose.

Sourate 4 النساء / An-Nisa’/ Les Femmes, verset 85, Coran.

 

Et toujours dans le corpus coranique pour exprimer la notion de « pair » que cette racine sert à exprimer :

 

وَٱلشَّفْعِ وَٱلْوَتْرِ

Translittération : Wa Ash-Shaf`i Wa Al-Watri 

Traduction : Par le pair et l’impair !

Sourate 89 الفجر / Al-Fajr/ L’Aube, verset 3, Coran.

 

Les vocables des Yehoudims qu’on peut rencontrer dans le Tanakh sont très proches de leur source d’emprunt que constituent les MDw Neter. Quelques passages y extraits où figurent des termes renvoyant à la racine ancienne égyptienne :

 

Lèvre, langue (langage), rive, bord, rivage :

וַֽיְהִ֥י כָל־הָאָ֖רֶץ שָׂפָ֣ה אֶחָ֑ת וּדְבָרִ֖ים אֲחָדִֽים׃

Translittération : way·hî-ḵāl hā·’ā·reṣ śā·p̄āh ’e·ḥāṯ ū·ḏə·ḇā·rîm ’ă·ḥā·ḏîm

Traduction Louis Segond Bible :

Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots.

Genèse 11 : 1, Bible.

 

עַל־כֵּ֞ן קָרָ֤א שְׁמָהּ֙ בָּבֶ֔ל כִּי־שָׁ֛ם בָּלַ֥ל יְהוָ֖ה שְׂפַ֣ת כָּל־הָאָ֑רֶץ וּמִשָּׁם֙ הֱפִיצָ֣ם יְהוָ֔ה עַל־פְּנֵ֖י כָּל־הָאָֽרֶץ׃ פ

Translittération : ‘al-kên qā·rā šə·māh bā·ḇel kî-šām bā·lal Yah·weh śə·p̄aṯ kāl-hā·’ā·reṣ ū·miš·šām hĕ·p̄î·ṣām Yah·weh ‘al- pə·nê kāl-hā·’ā·reṣ p̄

Traduction Louis Segond Bible :

C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Eternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Eternel les dispersa sur la face de toute la terre.

Genèse 11 : 9, Bible.

וְהִנֵּ֞ה שֶׁ֧בַע פָּרֹ֣ות אֲחֵרֹ֗ות עֹלֹ֤ות אַחֲרֵיהֶן֙ מִן־הַיְאֹ֔ר רָעֹ֥ות מַרְאֶ֖ה וְדַקֹּ֣ות בָּשָׂ֑ר וַֽתַּעֲמֹ֛דְנָה אֵ֥צֶל הַפָּרֹ֖ות עַל־שְׂפַ֥ת הַיְאֹֽר׃

Translittération : wə·hin·nêh-še·ḇa‘ pā·rō·wṯ ’ă·ḥê·rō·wṯ ‘ō·lōṯ ’a·ḥă·rê·hen min-hay·’ōr rā·‘ō·wṯ mar·’eh wə·ḏaq·qō·wṯ bā·śār wat·ta·‘ă·mō·ḏə·nāh ’ê·ṣel hap·pā·rō·wṯ ‘al-śə·p̄aṯ hay·’ōr

Mais voici que sept autres vaches montèrent du Nil derrière elles, laides d’apparence et maigres de chair, et elles se rangèrent à côté des premières, sur la rive du Nil.

Genèse 41 : 3, Bible.

 

וַיֹּ֥אמֶר מֹשֶׁ֖ה לִפְנֵ֣י יְהוָ֑ה הֵ֤ן אֲנִי֙ עֲרַ֣ל שְׂפָתַ֔יִם וְאֵ֕יךְ יִשְׁמַ֥ע אֵלַ֖י פַּרְעֹֽה׃ פ

Translittération : way·yō·mer mō·šeh lip̄·nê Yah·weh hên ’ă·nî ‘ă·ral śə·p̄ā·ṯā·yim wə·’êḵ yiš·ma‘ ’ê·lay par·‘ōh p̄

Traduction Martin Bible :

Et Moïse dit devant l’Eternel : voici, je suis incirconcis de lèvres, et comment Pharaon m’écoutera-t-il?

Exode 6 : 30, Bible.

 

וַיֹּ֨ושַׁע יְהוָ֜ה בַּיֹּ֥ום הַה֛וּא אֶת־יִשְׂרָאֵ֖ל מִיַּ֣ד מִצְרָ֑יִם וַיַּ֤רְא יִשְׂרָאֵל֙ אֶת־מִצְרַ֔יִם מֵ֖ת עַל־שְׂפַ֥ת הַיָּֽם׃

Translittération : way·yō·wō·ša‘ Yah·weh bay·yō·wm ha·hū ’êṯ yiś·rā·’êl mî·yaḏ miṣ·ra·yim way·yar yiś·rā·’êl ’êṯ miṣ·ra·yim mêṯ ‘al-śə·p̄aṯ hay·yām

Traduction Louis Segond Bible :

En ce jour, l’Eternel délivra Israël de la main des Egyptiens; et Israël vit sur le rivage de la mer les Egyptiens qui étaient morts.

Exode 14 : 30, Bible.

Dans ce verset 1 Rois 7 : 23 juste ci-dessous vous remarquerez encore deux autres termes en sus sous lesquels la racine ancienne égyptienne « SP » ou « SB » peut être retrouvée en filigrane. Ce sont les vocables entourer et tout autour en hébreu. Il suffit juste de faire une substitution de la labiale « P » à celle « B » encore dans ces vocables ci-devant en hébreu pour s’en rendre compte : (סָבַב) : Translitt. : cabab / Phon. [saw-bab’ ], Cat. Lexicale , Verbe. Sens . Entourer, border, faire un cercle, enclore, tourner autour… Ou (סָבִיב): Translitt. cabiyb / Phon. saw-beeb’) : Sens : enceinte, pourtour, lieux qui sont autour, tout à l’entour…Ces vocables en hébreu devraient vous rappeler certains mots anciens égyptiens tels que 𓋴𓃀 𓏏𓏭 𓈅 𓈙 𓏺« sbty/sébèty » signifiant mur, enceinte, clôture, enclos ou  𓋴𓃀 𓏏𓏭 𓊅 « sbty/sébèty » ( mur d’enceinte, rempart ) ou 𓋴𓃀𓐍𓉧 ( lire « sbḫ/sébèkh) verbe enclore, entourer de murs, protéger en ancien égyptien ou le verbe franchir, renverser une clôture 𓋴𓃀𓂻 ( lire « sb / séb).

וַיַּ֥עַשׂ אֶת־הַיָּ֖ם מוּצָ֑ק עֶ֣שֶׂר בָּ֠אַמָּה מִשְּׂפָתֹ֨ו עַד־שְׂפָתֹ֜ו עָגֹ֣ל ׀ סָבִ֗יב וְחָמֵ֤שׁ בָּֽאַמָּה֙ קֹומָתֹ֔ו [וּקְוֵה כ] (וְקָו֙ ק) שְׁלֹשִׁ֣ים בָּֽאַמָּ֔ה יָסֹ֥ב אֹתֹ֖ו סָבִֽיב׃

Translittération : way·ya·‘aś ’êṯ hay·yām mū·ṣāq ‘e·śer bā·’am·māh miś·śə·p̄ā·ṯōw ‘aḏ śə·p̄ā·ṯōw ‘ā·ḡōl sā·ḇîḇ wə·ḥā·mêš bā·’am·māh qō·mā·ṯōw [ū-qə-wêh ḵ] (wə·qāw q) šə·lō·šîm bā·’am·māh yā·sōḇ ’ō·ṯōw sā·ḇîḇ

Traduction Darby Bible :

Et il fit la mer de fonte, de dix coudées d’un bord à l’autre bord, ronde tout autour, et haute de cinq coudées; et un cordon de trente coudées l’entourait tout autour.

1 Rois 7 : 23, Bible.

 

וְעָבְיֹ֣ו טֶ֔פַח וּשְׂפָתֹ֛ו כְּמַעֲשֵׂ֥ה שְׂפַת־כֹּ֖וס פֶּ֣רַח שֹׁושָׁ֑ן אַלְפַּ֥יִם בַּ֖ת יָכִֽיל׃ פ

Translittération : wə·‘ā·ḇə·yōw ṭe·p̄aḥ ū·śə·p̄ā·ṯōw kə·ma·‘ă·śêh śə·p̄aṯ kō·ws pe·raḥ šō·wō·šān ’al·pa·yim baṯ yā·ḵîl p̄

Traduction Louis Segond Bible : Son épaisseur était d’un palme; et son bord, semblable au bord d’une coupe, était façonné en fleur de lis. Elle contenait deux mille baths.

1 Rois 7: 26 Bible.

 

לִפְעֻלֹּ֣ות אָ֭דָם בִּדְבַ֣ר שְׂפָתֶ֑יךָ אֲנִ֥י מַ֗רְתִּי אָרְחֹ֥ות פָּרִֽיץ׃

Translittération : lip̄·‘ul·lō·wṯ ’ā·ḏām biḏ·ḇar śə·p̄ā·ṯe·ḵā ’ă·nî mar·tî ’ā·rə·ḥō·wṯ pā·rîṣ 

Traduction Louis Segond Bible :

A la vue des actions des hommes, fidèle à la parole de tes lèvres, Je me tiens en garde contre la voie des violents;

Psaumes 17 : 4 , Bible.

 

נְצֹ֣ר לְשֹׁונְךָ֣ מֵרָ֑ע וּ֝שְׂפָתֶ֗יךָ מִדַּבֵּ֥ר מִרְמָֽה׃

Translittération : nə·ṣōr lə·šō·wn·ḵā mê·rā‘ ū·śə·p̄ā·ṯe·ḵā mid·dab·bêr mir·māh 

Traduction Louis Segond Bible :

Préserve ta langue du mal, Et tes lèvres des paroles trompeuses;

Psaumes 34 : 13, Bible.

 

יָפְיָפִ֡יתָ מִבְּנֵ֬י אָדָ֗ם ה֣וּצַק חֵ֭ן בְּשְׂפְתֹותֶ֑יךָ עַל־כֵּ֤ן בֵּֽרַכְךָ֖ אֱלֹהִ֣ים לְעֹולָֽם׃

Translittération : yā·p̄ə·yā·p̄î·ṯā mib·bə·nê ’ā·ḏām hū·ṣaq ḥên bə·śə·p̄ə·ṯō·w·ṯe·ḵā ‘al-kên bê·raḵ·ḵā ’ĕ·lō·hîm lə·‘ō·lām

Traduction Louis Segond Bible :

Tu es le plus beau des fils de l’homme, La grâce est répandue sur tes lèvres: C’est pourquoi Dieu t’a béni pour toujours.

Psaumes 45 : 2, Bible.

 

שִׂפְתֵ֣י חֲ֭כָמִים יְזָ֣רוּ דָ֑עַת וְלֵ֖ב כְּסִילִ֣ים לֹא־כֵֽן׃

Translittération : śip̄·ṯê ḥă·ḵā·mîm yə·zā·rū da·‘aṯ wə·lêḇ kə·sî·lîm lō-ḵên

Traduction Louis Segond Bible :

Les lèvres des sages répandent la science, Mais le coeur des insensés n’est pas droit.

Proverbes 15 : 7, Bible.

 

וְחַנָּ֗ה הִ֚יא מְדַבֶּ֣רֶת עַל־לִבָּ֔הּ רַ֚ק שְׂפָתֶ֣יהָ נָּעֹ֔ות וְקֹולָ֖הּ לֹ֣א יִשָּׁמֵ֑עַ וַיַּחְשְׁבֶ֥הָ עֵלִ֖י לְשִׁכֹּרָֽה׃

Translittération : wə·ḥan·nāh hî mə·ḏab·be·reṯ ‘al-lib·bāh raq śə·p̄ā·ṯe·hā nā·‘ō·wṯ wə·qō·w·lāh lō yiš·šā·mê·a‘ way·yaḥ·šə·ḇe·hā ‘ê·lî lə·šik·kō·rāh

Traduction Louis Segond Bible :  Anne parlait dans son coeur, et ne faisait que remuer les lèvres, mais on n’entendait point sa voix. Eli pensa qu’elle était ivre,

1 Samuel 1 : 13, Bible.

 

(שָׁפַט): translittération : shaphat. Phonétique : [shaw-fat’] : Juger, gouverner, défendre, entrer dans la controverse, plaider, alléguer, faire droit .

 

הַזְכִּירֵ֕נִי נִשָּׁפְטָ֖ה יָ֑חַד סַפֵּ֥ר אַתָּ֖ה לְמַ֥עַן תִּצְדָּֽק׃

Translittération : haz·kî·rê·nî niš·šā·p̄ə·ṭāh ya·ḥaḏ sap·pêr ’āt·tāh lə·ma·‘an ṯiṣ·dāq 

Traduction : Réveille ma mémoire, plaidons ensemble, Parle toi-même, pour te justifier.

Esaïe 43 : 26, Bible.

 

קָרֹ֤וב צִדְקִי֙ יָצָ֣א יִשְׁעִ֔י וּזְרֹעַ֖י עַמִּ֣ים יִשְׁפֹּ֑טוּ אֵלַי֙ אִיִּ֣ים יְקַוּ֔וּ וְאֶל־זְרֹעִ֖י יְיַחֵלֽוּן׃

Translittération : qā·rō·wḇ ṣiḏ·qî-yā·ṣā yiš·‘î ū·zə·rō·‘ay ‘am·mîm yiš·pō·ṭū ’ê·lay ’î·yîm yə·qaw·wū wə·’el-zə·rō·w·‘î yə·ya·ḥê·lūn

Traduction : Ma justice est proche, mon salut va paraître, Et mes bras jugeront les peuples ; Les îles espéreront en moi, Elles se confieront en mon bras.

Esaïe 51 : 5, Bible.

 

אֵין־קֹרֵ֣א בְצֶ֔דֶק וְאֵ֥ין נִשְׁפָּ֖ט בֶּאֱמוּנָ֑ה בָּטֹ֤וחַ עַל־תֹּ֙הוּ֙ וְדַבֶּר־שָׁ֔וְא הָרֹ֥ו עָמָ֖ל וְהֹולֵ֥יד אָֽוֶן׃

Translittération : ’ên qō·rê ḇə·ṣe·ḏeq wə·’ên niš·pāṭ be·’ĕ·mū·nāh bā·ṭō·w·aḥ ‘al-ṯō·hū wə·ḏab·bêr šāw hā·rōw ‘ā·māl wə·hō·w·lêḏ ’ā·wen

Traduction : Nul ne se plaint avec justice, Nul ne plaide avec droiture ; Ils s’appuient sur des choses vaines et disent des faussetés, Ils conçoivent le mal et enfantent le crime

Esaïe 59 : 4, Bible.

 

יִשְׁפֹּ֤ט ׀ עֲ‍ֽנִיֵּי־עָ֗ם יֹ֭ושִׁיעַ לִבְנֵ֣י אֶבְיֹ֑ון וִֽידַכֵּ֣א עֹושֵֽׁק׃

Translittération : yiš·pōṭ ‘ănî·yê-‘am yō·wō·šî·a‘ liḇ·nê-’eḇ·yō·wn wî·ḏak·kê ‘ō·wō·šêq 

Traduction : Il fera droit aux malheureux du peuple, Il sauvera les enfants du pauvre, Et il écrasera l’oppresseur.

Psaumes 72 : 4, Bible.

 

Juger, un juge (שְׁפַט /Translittération : shephat. Phonétique : [shef-at’])

 

וְאַ֣נְתְּ עֶזְרָ֗א כְּחָכְמַ֨ת אֱלָהָ֤ךְ דִּֽי־בִידָךְ֙ מֶ֣נִּי שָׁפְטִ֞ין וְדַיָּנִ֗ין דִּי־לֶהֱוֹ֤ן [דָּאֲנִין כ] (דָּאיְנִין֙ ק) לְכָל־עַמָּה֙ דִּ֚י בַּעֲבַ֣ר נַהֲרָ֔ה לְכָל־יָדְעֵ֖י דָּתֵ֣י אֱלָהָ֑ךְ וְדִ֧י לָ֦א יָדַ֖ע תְּהֹודְעֽוּן׃

Translittération : wə·’ant ‘ez·rā kə·ḥā·ḵə·maṯ ’ĕ·lā·hāḵ dî ḇî·ḏāḵ men·nî šā·p̄ə·ṭîn wə·ḏay·yā·nîn dî-le·hĕ·wōn [dâ-‘ă-nîn ḵ] (dā-yə-nîn q) lə·ḵāl ‘am·māh dî ba·‘ă·ḇar na·hă·rāh lə·ḵāl yā·ḏə·‘ê wə·ḏî lā yā·ḏa‘ tə·hō·wḏ·‘ūn

Traduction : Et toi, Esdras, selon la sagesse de Dieu que tu possèdes, établis des juges et des magistrats qui rendent la justice à tout le peuple de l’autre côté du fleuve, à tous ceux qui connaissent les lois de ton Dieu ; et fais-les connaître à ceux qui ne les connaissent pas.

Esdras 7 : 25, Bible.

 

Jugement, action de juger, résultat du jugement (שֶׁפֶט / Translittération : shephet. Phonétique : [sheh’-fet]) :

 

וַתֹּ֨אמֶר שָׂרַ֣י אֶל־אַבְרָם֮ חֲמָסִ֣י עָלֶיךָ֒ אָנֹכִ֗י נָתַ֤תִּי שִׁפְחָתִי֙ בְּחֵיקֶ֔ךָ וַתֵּ֙רֶא֙ כִּ֣י הָרָ֔תָה וָאֵקַ֖ל בְּעֵינֶ֑יהָ יִשְׁפֹּ֥ט יְהוָ֖ה בֵּינִ֥י וּבֵינֶֽיךָ ׃

Translittération : wat·tō·mer śā·rāy ’el-’aḇ·rām ḥă·mā·sî ‘ā·le·ḵā ’ā·nō·ḵî nā·ṯat·tî šip̄·ḥā·ṯî bə·ḥê·qe·ḵā wat·tê·re kî-hā·rā·ṯāh wā·’ê·qal bə·‘ê·ne·hā yiš·pōṭ Yah·weh bê·nî ū·ḇê·ne·ḵā

Traduction Louis Segond Bible :

Et Saraï dit à Abram: L’outrage qui m’est fait retombe sur toi. J’ai mis ma servante dans ton sein; et, quand elle a vu qu’elle était enceinte, elle m’a regardée avec mépris. Que l’Eternel soit juge entre moi et toi!

Genèse 16 : 5, Bible.

 

וְעָבַרְתִּ֣י בְאֶֽרֶץ־מִצְרַיִם֮ בַּלַּ֣יְלָה הַזֶּה֒ וְהִכֵּיתִ֤י כָל־בְּכֹור֙ בְּאֶ֣רֶץ מִצְרַ֔יִם מֵאָדָ֖ם וְעַד־בְּהֵמָ֑ה וּבְכָל־אֱלֹהֵ֥י מִצְרַ֛יִם אֶֽעֱשֶׂ֥ה שְׁפָטִ֖ים אֲנִ֥י יְהוָֽה׃

Translittération : wə·‘ā·ḇar·tî ḇə·’e·reṣ-miṣ·ra·yim bal·lay·lāh haz·zeh wə·hik·kê·ṯî ḵāl ḵāl bə·ḵōr bə·’e·reṣ-miṣ·ra·yim mê·’ā·ḏām wə·‘aḏ-bə·hê·māh ū·ḇə·ḵāl ’ĕ·lō·hê miṣ·ra·yim ’e·‘ĕ·śeh-šə·p̄ā·ṭîm ’ă·nî Yah·weh 

Traduction : Cette nuit-là, je passerai dans le pays d’Égypte, et je frapperai tous les premiers-nés du pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’aux animaux, et j’exercerai des jugements contre tous les dieux de l’Égypte. Je suis l’Éternel.

Exode 12 : 12, Bible.

 

וַ֠יֹּאמֶר מִ֣י שָֽׂמְךָ֞ לְאִ֨ישׁ שַׂ֤ר וְשֹׁפֵט֙ עָלֵ֔ינוּ הַלְהָרְגֵ֙נִי֙ אַתָּ֣ה אֹמֵ֔ר כַּאֲשֶׁ֥ר הָרַ֖גְתָּ אֶת־הַמִּצְרִ֑י וַיִּירָ֤א מֹשֶׁה֙ וַיֹּאמַ֔ר אָכֵ֖ן נֹודַ֥ע הַדָּבָֽר׃

Translittération : way·yō·mer mî śā·mə·ḵā lə·’îš śar- wə·šō·p̄êṭ ‘ā·lê·nū hal·hā·rə·ḡê·nî ’āt·tāh ’ō·mêr ka·’ă·šer hā·raḡ·tā ’êṯ ham·miṣ·rî way·yî·rā mō·šeh way·yō·mar ’ā·ḵên nō·w·ḏa‘ had·dā·ḇār

Traduction Louis Segond Bible :

Et cet homme répondit: Qui t’a établi chef et juge sur nous? Penses-tu me tuer, comme tu as tué l’Egyptien? Moïse eut peur, et dit: Certainement la chose est connue.

Exode 2 : 14, Bible.

 

(סָפַר) : translittération : caphar. Phonétique : [saw-far’]. Sens : Compter, dénombrer, raconter, rendre compte, faire le récit de, rapporter, parler, répéter, déclarer, plaider :

וַיֹּ֤אמֶר לָהּ֙ מַלְאַ֣ךְ יְהוָ֔ה הַרְבָּ֥ה אַרְבֶּ֖ה אֶת־זַרְעֵ֑ךְ וְלֹ֥א יִסָּפֵ֖ר מֵרֹֽב׃

Translittération : way·yō·mer lāh mal·’aḵ Yah·weh har·bāh ’ar·beh ’êṯ zar·‘êḵ wə·lō yis·sā·p̄êr mê·rōḇ

Traduction Louis Segond Bible :

L’ange de l’Eternel lui dit: Je multiplierai ta postérité, et elle sera si nombreuse qu’on ne pourra la compter.

Genèse 16 : 10, Bible.

וַיִּסְפֹּ֣ר שְׁלֹמֹ֗ה כָּל־הָאֲנָשִׁ֤ים הַגֵּירִים֙ אֲשֶׁר֙ בְּאֶ֣רֶץ יִשְׂרָאֵ֔ל אַחֲרֵ֣י הַסְּפָ֔ר אֲשֶׁ֥ר סְפָרָ֖ם דָּוִ֣יד אָבִ֑יו וַיִּמָּצְא֗וּ מֵאָ֤ה וַחֲמִשִּׁים֙ אֶ֔לֶף וּשְׁלֹ֥שֶׁת אֲלָפִ֖ים וְשֵׁ֥שׁ מֵאֹֽות׃

Translittération : way·yis·pōr šə·lō·mōh kāl-hā·’ă·nā·šîm hag·gê·rîm ’ă·šer bə·’e·reṣ-yiś·rā·’êl ’a·ḥă·rê has·sə·p̄ār ’ă·šer sə·p̄ā·rām ḏā·wiḏ ’ā·ḇîw way·yim·mā·ṣə·’ū mê·’āh wa·ḥă·miš·šîm ’e·lep̄ ū·šə·lō·šeṯ ’ă·lā·p̄îm wə·šêš-mê·’ōṯ

Traduction : Salomon compta tous les étrangers qui étaient dans le pays d’Israël, et dont le dénombrement avait été fait par David, son père. On en trouva cent cinquante-trois mille six cent

2 Chroniques 2 : 17, Bible.

 

וַיְסַפֵּ֥ר הָעֶ֖בֶד לְיִצְחָ֑ק אֵ֥ת כָּל־הַדְּבָרִ֖ים אֲשֶׁ֥ר עָשָֽׂה׃

Translittération : way·sap·pêr hā·‘e·ḇeḏ lə·yiṣ·ḥāq ’êṯ kāl-had·də·ḇā·rîm ’ă·šer ‘ā·śāh

Traduction Martin Bible :

Et le serviteur raconta à Isaac toutes les choses qu’il avait faites.

Genèse 24 : 66, Bible.

Plaider, déclarer :

הַזְכִּירֵ֕נִי נִשָּׁפְטָ֖ה יָ֑חַד סַפֵּ֥ר אַתָּ֖ה לְמַ֥עַן תִּצְדָּֽק׃

Translittération : haz·kî·rê·nî niš·šā·p̄ə·ṭāh ya·ḥaḏ sap·pêr ’āt·tāh lə·ma·‘an ṯiṣ·dāq 

Traduction : Réveille ma mémoire, plaidons ensemble, Parle toi-même, pour te justifier.

Isaïe 43 : 26

 

(סְעִפָּה) : translittération: ca’iph . Phonétique : [saw-eef’]. Sens : Côtés, ambivalence, division, opinion divisée :

וַיִּגַּ֨שׁ אֵלִיָּ֜הוּ אֶל־כָּל־הָעָ֗ם וַיֹּ֙אמֶר֙ עַד־מָתַ֞י אַתֶּ֣ם פֹּסְחִים֮ עַל־שְׁתֵּ֣י הַסְּעִפִּים֒ אִם־יְהוָ֤ה הָֽאֱלֹהִים֙ לְכ֣וּ אַחֲרָ֔יו וְאִם־הַבַּ֖עַל לְכ֣וּ אַחֲרָ֑יו וְלֹֽא־עָנ֥וּ הָעָ֛ם אֹתֹ֖ו דָּבָֽר׃

Translittération : way·yig·gaš ’ê·lî·yā·hū ’el-kāl- hā·‘ām way·yō·mer ‘aḏ mā·ṯay ’at·tem pō·sə·ḥîm ‘al- šə·tê has·sə·‘ip·pîm ’im- Yah·weh hā·’ĕ·lō·hîm lə·ḵū ’a·ḥă·rāw wə·’im hab·ba·‘al lə·ḵū ’a·ḥă·rāw wə·lō ‘ā·nū hā·‘ām ’ō·ṯōw dā·ḇār

Traduction Bible de Jérusalem : Élie s’approcha de tout le peuple et dit :  » Jusqu’à quand clocherez-vous des deux jarrets ? Si Yahvé est Dieu, suivez-le ; si c’est Baal, suivez-le.  » Et le peuple ne put rien lui répondre.

1 Rois 18 : 21, Bible.

 

Cette racine ancienne égyptienne « sp/sépè », qu’on retrouve étonnamment dans une langue négro-africaine qu’est le mandingue où l’acte d’écrire se dit «sébè » comme dans l’expression « a sébè/écris-le » et l’écrit : « sébè », l’écrivain : « Sébèlikèla », ne recouvre pas de manière restreinte les acceptions de briser, de diviser, de séparer, de scinder pour faire des parts, de partager, de faire des lots partagés, d’aligner, de disposer dans une activité relative à la culture de la terre, des « spȜʿt/sépaat », le génie de la langue des anciens Egyptiens l’étend à l’acte de transcrire, de consigner, de copier, d’enregistrer à partir d’un autre vocable construit sur cette racine qu’est 𓋴 𓄷 𓂋 𓏜 (variante abrégé du mot 𓄸)/ « spẖr /sépèẖèr ». Les scribes anciens égyptiens disposaient, alignaient les hiéroglyphes dans un carré imaginaire appelé « quadra » ce qui n’est pas sans évoquer le « spȜʿt /sépaat »𓈈 . L’action de percer, de fendre, de tracer, d’inscrire, d’écrire, de graver, de ciseler relève originellement de celle du «sp /sépè » qui a lieu sur un support matériel (pierre, argile ou papyrus) pour générer des lignes, des contours, des dessins, des figures, des formes, des volumes significatifs, intelligibles.

Cet ancien vocable égyptien 𓋴 𓄷 𓂋 𓏜 (variante abrégé du mot 𓄸)/ « spẖr / sépèẖèr » avec les significations d’enregistrer, de copier, de consigner, de transcrire ou cet autre 𓋴 𓄷 𓂋 𓂻 (lire « spẖr /sépèẖèr) signifiant faire circuler, circuler, faire répandre (une information, une nouvelle) qui contiennent la racine « sp /sépè » sont très proches de nombre de termes en hébreu et en arabe tels que סֵפֶר (Translittération : cepher. Phonétique : [say’- fer ]) avec les significations de document, d’ écrit, de lettre, de plainte écrite, de requête, de registre, de rouleau, de livre de l’enregistrement de Dieu, de livre d’enseignement (réf. Bible dans Genèse 5 : 1 : זֶ֣ה סֵ֔פֶר תֹּולְדֹ֖ת אָדָ֑ם בְּיֹ֗ום בְּרֹ֤א אֱלֹהִים֙ אָדָ֔ם בִּדְמ֥וּת אֱלֹהִ֖ים עָשָׂ֥ה Translittération : zeh sê·p̄er ṯō·wl·ḏō·wṯ ’ā·ḏām bə·yō·wm bə·rō  ’ĕ·lō·hîm ’ā·ḏām biḏ·mūṯ ’ĕ·lō·hîm ‘ā·śāh ’ō·ṯōw/ Traduction Louis Segond Bible : Voici le livre de la postérité d’Adam. Lorsque Dieu créa l’homme, il le fit à la ressemblance de Dieu. Ou dans Genèse 32 : 32 : ועתה אם־תשא חטאתם ואם־אין מחני נא מספרך אשר כתבת׃ / Translittération : wə·‘at·tāh ’im-ṯiś·śā ḥaṭ·ṭā·ṯām wə·’im ’a·yin mə·ḥê·nî nā, mis·sip̄·rə·ḵā ’ă·šer kā·ṯā·ḇə·tā / Traduction Louis Segond Bible : Pardonne maintenant leur péché! Sinon, efface-moi de ton livre que tu as écrit. Ou dans Jérémie 32 : 14 : כֹּֽה־אָמַר֩ יְהוָ֨ה צְבָאֹ֜ות אֱלֹהֵ֣י יִשְׂרָאֵ֗ל לָקֹ֣וחַ אֶת־הַסְּפָרִ֣ים הָאֵ֡לֶּה אֵ֣ת סֵפֶר֩ הַמִּקְנָ֨ה הַזֶּ֜ה וְאֵ֣ת הֶחָת֗וּם וְאֵ֨ת סֵ֤פֶר הַגָּלוּי֙ הַזֶּ֔ה וּנְתַתָּ֖ם בִּכְלִי־חָ֑רֶשׂ לְמַ֥עַן יַעַמְד֖וּ יָמִ֥ים רַבִּֽים׃ ס/ Translittération : kōh ’ā·mar Yah·weh ṣə·ḇā·’ō·wṯ ’ĕ·lō·hê yiś·rā·’êl lā·qō·aḥ ’êṯ has·sə·p̄ā·rîm hā·’êl·leh ’êṯ sê·p̄er ham·miq·nāh haz·zeh wə·’êṯ he·ḥā·ṯūm wə·’êṯ sê·p̄er hag·gā·lui haz·zeh ū·nə·ṯat·tām biḵ·lî ḥā·reś lə·ma·‘an ya·‘am·ḏū yā·mîm rab·bîm s /Traduction Louis Segond Bible : Ainsi parle l’Eternel des armées, le Dieu d’Israël: Prends ces écrits, ce contrat d’acquisition, celui qui est cacheté et celui qui est ouvert, et mets-les dans un vase de terre, afin qu’ils se conservent longtemps ).

 

Le vocable سَفَرَةٍ /Safarahin avec la racine س ف ر / s-f-r dans le verset 15 (بِأَيْدِي سَفَرَةٍ / Bi’aydī safarahin / traduction française : « Entre les mains des scribes. » ) de la Sourate 80, ‘Abasa, Il s’est renfrogné avec l’acception de « scribes », le singulier du terme en arabe état «sāfir », qui a pu se retrouver dans la langue arabe sans doute par le biais d’un emprunt à l’araméen tire lui aussi l’origine de sa racine des MDW Neter . On trouve en ougaritique la racine ancienne égyptienne « SP » dans le vocable « spr » avec les acceptions de « scribe », de « tablette », de « document écrit », « d’inventaire », de « nombre ».

Dans ce passage coranique ( مَثَلُ ٱلَّذِينَ حُمِّلُوا۟ ٱلتَّوْرَىٰةَ ثُمَّ لَمْ يَحْمِلُوهَا كَمَثَلِ ٱلْحِمَارِ يَحْمِلُ أَسْفَارًۢا ۚ بِئْسَ مَثَلُ ٱلْقَوْمِ ٱلَّذِينَ كَذَّبُوا۟ بِـَٔايَٰتِ ٱللَّهِ ۚ وَٱللَّهُ لَا يَهْدِى ٱلْقَوْمَ ٱلظَّٰلِمِينَ /Translittération : Mathalu Al-Ladhīna Ĥummilū At-Tawrāata Thumma Lam Yaĥmilūhā Kamathali Al-Ĥimāri Yaĥmilu ‘Asfārāan Bi’sa Mathalu Al-Qawmi Al-Ladhīna Kadhabū Bi’āyāti Allāhi Wa Allāhu Lā Yahdī Al-Qawma Až-Žālimīna /Traduction : Ceux qui ont été chargés de la Thora mais qui ne l’ont pas appliquée sont pareils à l’âne qui porte des livres. Quel mauvais exemple que celui de ceux qui traitent de mensonges les versets d’Allah et Allah ne guide pas les gens injustes. Sourate 62 الجمعة / Al-Jumua/ Le Vendredi , verset 5, Coran) le terme employé pour désigner des « livres », il s’agit ici de ceux sacrés des Yehoudims qui sont visés ici, comporte bien lui aussi l’ancienne racine-vocable héritée de la langue pharaonique. Le vocable سِفْر (sifr) pluriel أَسْفَار  / ʾasfār » avec l’acception d’écrit, de livre avec la racine « س ف ر / s-f-r » relève bien des Mdw Neter. En plus de servir à désigner les Livres sacrés des Yehoudims, cette racine en arabe, à travers d’autres termes formés à partir d’elle, va aussi être chargée d’exprimer des notions liées au déplacement, au voyage, au tour, à l’action de se déplacer, de voyager, de migrer, aussi de rayonner, de briller, de fulgurer, de flamboyer, d’être clair, de se dévoiler, d’ouvrage, de livre, d’écrivain, d’ambassade, d’intercession ou de médiation. Cet ensemble d’acceptions en arabe liées à cette racine ne fait pas défaut chez les anciens égyptiens à partir de vocables formés avec la racine « sp/sépè » dans leur langue. Nous avons déjà référencé les vocables 𓋴 𓄷 𓂋 𓏜 (variante abrégé du mot 𓄸)/ « spẖr / sépèẖèr » avec les significations d’enregistrer, de copier, de consigner, de transcrire ou cet autre 𓋴 𓄷 𓂋 𓂻 (lire « spẖr /sépèẖèr) signifiant faire circuler, circuler, faire répandre (une information, une nouvelle).

Pour ce qui est par exemple de la signification de briller, d’étinceler, de luire, de produire un éclat en lien avec la racine « Sp/Sépè », on peut aussi évoquer un vocable en ancien égyptien désignant l’étoile qu’est 𓋴𓃀𓄿𓇼; 𓋴𓇼𓇼; 𓇼 ( SbȜ/ Séba. Ici derrière la consonne labiale B 𓃀 , on peut lire en filigrane celle 𓊪 /P. Il y a un lien évident ici avec la racine « SP » d’où d’ailleurs la σοφία/ sophia des Grecs dans le vocable « philosophie » pourrait bien tirer son origine alors qu’on la fait venir d’une racine indo-européenne, elle a en commun la même racine avec le mot saveur (ce qui renvoie à la faculté gustative, à la bouche et au nom de la lèvre en ancien égyptien) et savoir. Cela pourrait bien être sûrement plutôt un emprunt fait à l’ancien égyptien! Cette « sophia » renvoie à la parole, aux lèvres, à la bouche, siège de la parole, du verbe et à l’écriture, à la maitrise de l’une et de l’autre à l’art et à la sagesse que cela nécessite. On retrouve cette racine SbȜ / Séba pour former en ancien égyptien les termes désignant l’élève 𓋴𓃀 𓇼/ SbȜ, celui d’instruire, d’enseigner 𓋴𓃀𓇼𓄿𓀜 ou 𓋴𓃀𓇼𓏛 /SbȜ ou de l’enseignement 𓋴𓃀𓇼𓄿𓇋𓇋𓏏𓏛𓏥 / SbȜyt . Il est assez significatif que cette racine 𓋴𓃀 𓇼/SbȜ ait servi à former aussi le terme nommant l’instrument de visée d’arpentage qui s’appelait aussi «SbȜ » qui ne devait pas faire défaut dans l’aménagement et le partage des terres irriguées, bien alignées, bien rangées, bien disposées, les « sp Ȝt/sépat » . Elle rentre dans la composition du nom de l’Etoile Sirius dans la langue pharaonique qu’est « Spdet /Sépèdèt (𓏚𓏏𓇼 ; 𓏚𓊪𓂧 𓏏𓇼 𓁐) », l’alpha canis majoris, l’Etoile majeure de la Constellation du grand chien, la plus brillante du ciel après le soleil. La racine arabe « س ف ر / s-f-r » de même renvoyant aussi aux acceptions de briller, de flamboyer, de rayonner. Nous sommes face à des multiples héritages des Mdw Neter attestés par certains autres termes y relevant comme pour dire briller, éclaircir, rendre lumineux en ancien égyptien qu’est 𓋴𓈙𓊪𓇶 (sšp séshèp) ou celui de « briller » tout court 𓈙𓂋𓂝 (šp /shèp) ou 𓊪𓊃𓂧𓇳 (psdj /pésèdi/ les deux premières consonnes « ps » de ce vocable sont une métathèse de « sp ») avec le sens « d’éclat ». Nous renvoyons à deux références dans le Coran où la racine س ف ر / s-f-r se charge des acceptions de rayonner, de briller…Dans la Sourate 80 عبس / Abasa/ Il s’est renfrogné, verset 38 : « وُجُوهٌۭ يَوْمَئِذٍۢ مُّسْفِرَةٌۭ /Translittération : Wujūhun Yawma’idhin Musfirahun /Traduction : Ce jour-là, il y aura des visages rayonnants, » ou dans la Sourate 74 المدّثر /Al-Muddattir/ Le Revêtu d’un manteau, verset 34 : « وَٱلصُّبْحِ إِذَآ أَسْفَرَ /Translittération : Wa Aş-Şubĥi ‘Idhā ‘Asfara /Traduction : – Et par le matin quand il rayonne ! »

Le vocable en ancien égyptien 𓄭𓂋𓂻 (𓂋) (lire « spr (r) » ) avec la signification évoquant le déplacement, l’action de rejoindre (un endroit), d’atteindre un lieu, de venir trouver quelqu’un, venir (chez quelqu’un), parvenir à un lieu, rejoint les notions de déplacement, de voyage, d’action de se déplacer, de voyager, de migrer, de voyageur que revêt aussi cette racine س ف ر / s-f-r dans le Coran par exemple dans la Sourate 2 البقرة /Al-baqara/ La Vache, verset 283, par exemple : «  وَإِن كُنتُمْ عَلَىٰ سَفَرٍۢ وَلَمْ تَجِدُوا۟ كَاتِبًۭا فَرِهَٰنٌۭ مَّقْبُوضَةٌۭ ۖ فَإِنْ أَمِنَ بَعْضُكُم بَعْضًۭا فَلْيُؤَدِّ ٱلَّذِى ٱؤْتُمِنَ أَمَٰنَتَهُۥ وَلْيَتَّقِ ٱللَّهَ رَبَّهُۥ ۗ وَلَا تَكْتُمُوا۟ ٱلشَّهَٰدَةَ ۚ وَمَن يَكْتُمْهَا فَإِنَّهُۥٓ ءَاثِمٌۭ قَلْبُهُۥ ۗ وَٱللَّهُ بِمَا تَعْمَلُونَ عَلِيمٌۭ /Translittération : Wa ‘In Kuntum `Alá Safarin Wa Lam Tjidū Kātibāan Farihānun Maqbūđatun Fa’in ‘Amina Ba`đukum Ba`đāan Falyu’uaddi Al-Ladhī A’utumina ‘Amānatahu Wa Līattaqi Allāha Rabbahu Wa Lā Taktumū Ash-Shahādata Wa Man Yaktumhā Fa’innahu ‘Āthimun Qalbuhu Wa Allāhu Bimā Ta`malūna `Alīmun/Traduction : Mais si vous êtes en voyage et ne trouvez pas de scribe, un gage reçu suffit. S’il y a entre vous une confiance réciproque, que celui à qui on a confié quelque chose la restitue; et qu’il craigne Allah son Seigneur. Et ne cachez pas le témoignage: quiconque le cache a, certes, un cœur pécheur. Allah, de ce que vous faites, est Omniscient »

 

Comme nous le disions, cette ancienne racine « sp/sépè » en trace écrite est attestée dans les premiers Textes des Pyramides, ceux du neuvième pharaon de la Vème dynastie, Wnjs (Ounas) qui a inauguré cette pratique de faire inscrire des prières, des formules magiques sur les parois de son dernier lieu de séjour. Nous avons pu en compter une attestation où cette racine apparait dans le vocable nommant la côte humaine en ancien égyptien qu’est « spḥ.ty » qui évoque l’idée de pair, nommant ce qui va de pair, les bordures qui résultent d’une fente, des parties séparées issues d’une entité qui existe en double et qui borde, délimite, entoure… Les côtes royales sont ainsi nommées en ancien égyptien dans ce passage des textes de la Pyramide d’Ounas : ḏd mdw nšf.wy=k m tȜ spḥ.ty=k m bȜbȜ/Traduction : Formule à réciter – Tes deux crochets sont dans la terre (et) tes deux côtes sont dans un trou. Textes des Pyramides de l’Égypte Ancienne Tome 1, Textes des Pyramides d’Ounas et de Téti. Textes de la Pyramide d’Ounas , textes de la chambre funéraire, localisation W/F/W, colonne 13, Spruch {230}, paragraphe 230a . Translittération et traduction de M. Claude Carrier, page 88, édit. CYBELLE 2009.

On en trouve trace après dans la Pyramide de Téti (pharaon de la VIème Dynastie) où les lèvres du pharaon sont évoquées : [ḏd mdw rȜ n(y) T m snṯr] sp.ty T m ʿntyw hȜ T m Sḫ.t kȜ=k /Traduction : [- Formule à réciter – La bouche de Téti est comme de l’encens.] Les deux lèvres de Téti sont comme de la myrrhe.Textes des Pyramides de l’Égypte Ancienne Tome 1, Textes des Pyramides d’Ounas et de Téti. Textes de la Pyramide de Téti , textes de la chambre funéraire, localisation T/F/E sup. colonne 39, translittération et traduction de M. Claude Carrier, page 220-221, édit. CYBELLE 2009.

Ces textes font partie des écrits les plus anciens de l’Egypte pharaonique et les vocables qui s’y trouvent avec la racine « SP » nommant la lèvre, les côtes humaines étaient déjà constitutifs d’une langue égyptienne fort ancienne parlée par les ancêtres d’Ounas et de Téti.

 

Quelques références issues du Livre des Morts de l’Egypte ancienne et des Textes des Sarcophages du Moyen Empire égyptien :

 

ḥr=tj r=j sp.ty dnb(=tj) jnk H̱nmw Nb Pšnw sb(w) mdw.w nṯr.w n Rʿ jw=j smy=j

Traduction : « Éloigne-toi de moi, Celui dont les deux lèvres sont courbées, (car) je suis Khnoum, le Maître de Péchénou, Celui qui a rapporté les paroles des dieux à Rê (et) je transmets

in Le Livre des Morts de l’Égypte ancienne, Chapitre 36 ( Papyrus de Nouou, BM EA 10477) , colonne 2,

page 157, Translittération et traduction M. Claude Carrier, édit. CYBELLE, 2009.

jw sp.ty=j m Inpw

Traduction : Mes deux lèvres sont comme (celles d’)Anubis

in Le Livre des Morts de l’Égypte ancienne, Chapitre 42 (Papyrus de Nouou, BM EA 10477), ( suite 1 ) , colonne 6, page 174, Translittération et traduction M. Claude Carrier, édit. CYBELLE,

2009.

 

n jb(w)=j

n wšr(w) sp.ty=j

jw ḥtm~n=j jb.t=j

Traduction :

Il n’est pas question que j’aie soif

(et) il n’est pas question que les lèvres se dessèchent,

(car) j’ai étanché ma soif

Extraits des Textes des Sarcophages du Moyen Empire égyptien, volume 1, CTV, Spell [362] (support du texte : sarcophage T1C), page 19-20, section a,b,c. Translittération et traduction de M. Claude Carrier, page 892, Éditions du Rocher, 2004.

 

n pr~n ø m rȜ=f

n qmȜ-n sp.ty=f

Traduction : sans que quelque chose ne sorte de sa bouche,

sans que ses lèvres ne bougent

Extraits des Textes des Sarcophages du Moyen Empire égyptien, volume 1, CT II, Spell [101] (support du texte : sarcophage S1C), page 104-105, section c, d. Translittération et traduction de M. Claude Carrier, page 262, Éditions du Rocher, 2004.

 

ʿ~n=j m bjk ʿȜ

Ȝm~n=j sw m ʿn.wt=j

sp.ty=j r=f m ds ṯḥn(.t)

Traduction :

Quand je suis apparu en grand faucon,

je l’ai saisi dans mes serres,

mon bec étant contre lui comme un couteau de faïence,

Extraits des Textes des Sarcophages du Moyen Empire égyptien, volume 1, CT II, Spell [149] (suite 1) (support du texte : sarcophage S2P, puis S1Ca à compter de CTII 248 b), page 236-237, section b, c, a. Translittération et traduction de M. Claude Carrier, page 358, Éditions du Rocher, 2004.

 

ḏmḏ~n=j Jḫmw.ty

snw šrr 2 sp

pr(=w) m sp.ty jnbȜ.w

Traduction :

Si j’ai réuni les Deux Rives,

c’est que les deux sont très petites

(et) sont sorties des lèvres des plantes-inba.

Extraits des Textes des Sarcophages du Moyen Empire égyptien, volume 1, CT III, Spell [169] (support du texte : sarcophage B5C), page 32-33, section b, c, a. Translittération et traduction de M. Claude Carrier, page 420, Éditions du Rocher, 2004.

 

rȜ=k d(w)=f

sp.ty=k mṯn(w)=sn

nḏ~n=k ḥr n(y) Rʿ

Traduction :

C’est ta bouche qui donnera

(et) ce sont tes lèvres qui récompenseront !

Si tu as salué Rê,

Extraits des Textes des Sarcophages du Moyen Empire égyptien, volume 1, CT III, Spell [215] (suite) (support du texte : sarcophage B3C [ femme]), page 187-188, section d, a, b. Translittération et traduction de M. Claude Carrier, page 520, Éditions du Rocher, 2004.

 

jnk Ḥw.t-Ḥr jn(w).t Ḥr=s sḥw.t Ḥr=s

jw jb=j m rw sp.ty=j m sjty.w

nn ḏr~n ḥr=j

jw nṯr nb r jw=f sw tp-ʿ .wy=j

Traduction :

«Je suis Hathor qu’a ramenée son Horus (et) qu’a écartée son Horus :

mon esprit est comme (celui d’)un lion (et) mes lèvres sont comme (celles) des exécuteurs,

mon regard ne peut avoir de limite

(car) mes mains n’ont pas été liées,

(et) chaque dieu s’écarte devant moi. […]»

Extraits des Textes des Sarcophages du Moyen Empire égyptien, volume 1, CT IV, Spell [331] (support du texte : sarcophage G1T) page 172-173, section b, c, e, f, g. Translittération et traduction de M. Claude Carrier, page 790, Éditions du Rocher, 2004.

 

kȜ=k ḏd=sn n=k spr.w=sn nb(.w) {t} m-ḫ jr=k psd

Traduction : ton ka, ils t’adressent (litt. ils disent)toutes leurs suppliques après que tu as provoqué une illumination

extrait du Chapitre 15 B II (suite 2 et fin) du Papyrus Trinity College 1661 in Le Livre des Morts de l’Égypte Ancienne, page 63, translittération et traduction de M. Claude Carrier, édit. CYBELLE 2009.

 

Pour les autres vocables (𓄭𓂋𓀁 : lire « spr/sépèr ». Sens : se plaindre, solliciter, demander (à), en appeler à, faire une pétition. Expression : « spr ḥer /sépèr kher » signifiant faire de, contre un jugement.𓄭𓂋𓏏 𓀁 : lire « spr /sépèr.t » . Sens : invocation, plainte, supplique, requête. 𓇹 𓂋𓀁 : lire « spr n / sépèr n » . Sens : en appeler à, invoquer, se plaindre à, plaider. 𓄭𓂋𓅱 𓀁𓀀 : lire « sprw / sépèrou ». Sens : plaignant, solliciteur, suppliant. Autre avariante : 𓋴𓊪𓂋𓅱𓄭𓀁𓀀. 𓋴𓊪𓂋𓄭𓀁 : lire « spr /sépèr ». Sens : faire appel à (quelqu’un), faire une pétition. 𓋴𓊪𓂋𓏏𓄭𓍘𓇋 : lire « spr.ty /sépèr.ty ».Sens : plaignant, plaideur.) forgés par les anciens égyptiens à partir de cette racine « SP » qui leur a servi d’abord, sans doute primitivement à former le mot désignant les lèvres humaines, parties de l’appareil phonatoire du « RMT/RéMèt » ou «RTM/RéTèM » ou « RTMT/RéTéMèT » (ces termes signifient chacun en ancien égyptien l’être humain, l’humain vivant, l’humain mortel. Ils contiennent le nom désignant aTouM ou iTèM dont vient originellement le nom du premier être humain dans les langues dites sémites, appelé « ADaM ». Ils renvoient aussi par métathèse -déplacement, interversion d’un phonème, d’une syllabe- aux morphèmes en arabe « mourir : ماتَ /mâta /يـَمُوتُ/yamūtu; الموت / lire : al mawt / la mort » et en hébreu à מוּת/mooth/מָוֶת/maw’-veth / mourir, tuer, être exécuté, mortel, mort, état de mort) et qui sont tous liés à l’organe phonatoire, à l’acte de dire, de s’exprimer, de parler, vous pouvez en retrouver nombre d’attestations dans d’autres corpus anciens égyptiens tels que dans «Le Conte du Paysan éloquent » narrant les aventures d’un paysan appelé Khoun-Inpou qui daterait de la 9ème ou 10ème Dynastie pharaonique ou dans « Le Dialogue ou le Litige du désespéré avec son Bâ » ou « Dialogue d’un Egyptien avec son âme », qui raconte l’histoire d’un homme qui se plaint sur les conditions de sa vie et fait appel à la mort, qui est un texte antérieur à la XIIème Dynastie ou dans Les Maximes de Ptahhotep, qui sont données pour avoir été composées à la fin de la première période intermédiaire ( Leur version la plus complète se trouve dans le Papyrus Prisse, daté de la fin du XIIème Dynastie ).

Un passage du Conte du paysan éloquent :

w.jn rf sxtj pn r spr n=f sp 2

Puis ce paysan vint le plaider une seconde fois,

Extraits du Conte du paysan éloquent, B1 119.

Dans ces anciens vocables des MDw NTR, 𓂎𓏏 𓏺 (vous pouvez lire « spt / sépè.t ». Nom féminin voulant dire lèvre), ou 𓋴𓊪𓂋𓂎𓂎 (vous pouvez lire « spti/ sépè.ty ». Nom duel désignant les deux lèvres) on peut y reconduire les noms désignant la « bouche » dans les langues sémitiques comme l’hébreu פֶּה (translittération « Peh », phonét. [peh]) ou arabe (فُمّ /fumm, pluriel أفمام /afmām). La racine ancienne égyptien « SP/SéPè » comme nous l’évoquions a partie liée dans ses significations premières avec la fente, l’action de fendre, ou avec l’ouverture, l’action d’opérer une ouverture, l’action de scinder, de séparer, de diviser, de fragmenter. La langue hébraïque nous renvoie à ces acceptions. Le vocable nommant la bouche (de l’Homme, des animaux) פֶּה (translittération « Peh », phonét. [peh] ) est bien donné comme venant de celui de פָּאָה (pa’ah) qui signifie « fendre en pièces », « briser », « rompre en morceaux », « détruire ». Dans les langues negro-africaines comme le mandingue le vocable « Fara » veut dire « déchirer », en même temps que « peau », il est revêtu aussi du sens de « faire séparer de », « séparer d’avec », « Fara-Fara », c’est déchiqueter, déchirer en menus morceaux. Et «Faaga » ou «Faa» c’est , « occire ». Les valafs du Sénégal n’ont pas je pense d’autres mots pour nommer le couteau que par « Paaka ». On sait tout ce qu’on peut faire avec un couteau.

Références pour l’hébreu :

(פֶּה): translittération « Peh », phonét. [peh]. Sens: ouverture, orifice.

וַיַּ֞רְא וְהִנֵּ֧ה בְאֵ֣ר בַּשָּׂדֶ֗ה וְהִנֵּה־שָׁ֞ם שְׁלֹשָׁ֤ה עֶדְרֵי־צֹאן֙ רֹבְצִ֣ים עָלֶ֔יהָ כִּ֚י מִן־הַבְּאֵ֣ר הַהִ֔וא יַשְׁק֖וּ הָעֲדָרִ֑ים וְהָאֶ֥בֶן גְּדֹלָ֖ה עַל־פִּ֥י הַבְּאֵֽר׃

Translittération : way·yar wə·hin·nêh-ḇə·’êr baś·śā·ḏeh wə·hin·nêh-šām šə·lō·šāh ‘eḏ·rê-ṣōn rō·ḇə·ṣîm ‘ā·le·hā kî-min-hab·bə·’êr ha·hi·w yaš·qū hā·‘ă·ḏā·rîm wə·hā·’e·ḇen ḡə·ḏō·lāh ‘al hab·bə·’êr

Traduction : Il regarda. Et voici, il y avait un puits dans les champs ; et voici, il y avait à côté trois troupeaux  de brebis qui se reposaient, car c’était à ce puits qu’on abreuvait les troupeaux . Et la pierre sur l’ouverture du puits était grande. Genèse 29 : 2

Pour le vocable פָּאָה (pa’ah), fendre en pièces, rompre en morceaux, briser, mettre en morceaux :

אָמַ֖רְתִּי אַפְאֵיהֶ֑ם אַשְׁבִּ֥יתָה מֵאֱנֹ֖ושׁ זִכְרָֽם׃

Translittération : ’ā·mar·tî ’ap̄·’ê·hem ’aš·bî·ṯāh mê·’ĕ·nō·wōš ziḵ·rām

Traduction Bible de Jérusalem : J’ai dit : Je les réduirais bien en poussière, j’abolirais leur souvenir parmi les hommes.

Deutéronome 32 : 26.

Tête de Massue Votive du Roi-Scorpion, Pharaon de l’Égypte antique, env. 3100 av. J.-C.
Tête de Massue Votive du Roi-Scorpion, Pharaon de l’Égypte antique, env. 3100 av. J.-C. (détail).
Tête de Massue Votive du Roi-Scorpion, Pharaon de l’Égypte antique, env. 3100 av. J.-C. (détail).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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